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Friday, August 26, 2022

PROVENCE : ARLES-sur-Rhône : “le sarcophage de Prométhée”

 Comptoir grec du Rhône, Arles [Arelate] devient ville impériale romaine en 46 av. J.-C. Sous l’empereur Constantin, le christianisme s’implante de façon durable. Mais il était déjà présent dès le IIe siècle, notamment avec saint Trophime, le premier évêque. Le cimetière des Alyscamps est devenu un lieu de sépulture renommé à l’époque paléo-chrétienne. C’est l’une des raisons pour laquelle de nombreux sarcophages ont été exhumés.

Un grand nombre d’entre-eux sont aujourd’hui exposés au musée départemental d’Arles antique (surnommé le “Musée bleu”). En fait, Arles possède la deuxième collection de sarcophages paléo-chrétiens après ceux du Vatican, à Rome.

Arles, souvent surnommée  la “Petite Rome des Gaules” n’a donc jamais autant mérité ce surnom!


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Le texte qui suit est celui de l’épopée du sarcophage de saint Hilaire, évêque d’Arles au Ve siècle. À


sa mort, Hilaire a été inhumé au cimetière des Alyscamps. 

Mais en 1822, les Arlésiens décident de faire don de la cuve en marbre au roi Louis XVIII, tout en conservant le couvercle. Jusqu’à ces derniers mois, le sarcophage faisait partie de la collection du Louvre. Elle vient d’être retourné en dépôt au Musée bleu, et donc le sarcophage y a retrouvé son couvercle.


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Il est probable que le sarcophage soit antérieur à l’évêque Hilaire. Malgré tout, la fusion d’une scène païenne pour une sépulture chrétienne ne manque pas d’interrogations.

Ce sarcophage a donc été surnommé le “sarcophage de Prométhée” en fonction du mythe grec retracé sur la frise.

Prométhée, un Titan, est d’abord devenu un proche de Zeus. Or, ce dieu  est chargé de créer la race des hommes par le maître de l’Olympe. Les dieux s’ennuyaient et ils voulaient créer une engeance qu’ils pouvaient contrôler et observer à loisir. Prométhée a alors la charge de créer une nouvelle espèce d’hommes à l’image des dieux. Il façonne l’homme dans la glaise, charge à Athéna d’insuffler la vie à la création.


Christian Sorand


Sur ce gros plan latéral, on voit Prométhée assis, en train de confectionner l'homme. Derrière lui
on reconnaît Athéna. En arrière-lan on aperçoit les 3 Parques, et à droite se trouve Hermès.

Extension de la même scène déroulant le fil d'une vie jusqu'à la résurrection.

Thursday, August 25, 2022

PROVENCE: Fragrance of lavender

 

Lavender field near Valensole

Ways to get to the Valensole areas

Between the end of June and the middle of July, lavender is in full bloom. This is the time to go to the Alpes de Haute-Provence near Manosque. The region near the village of Valensole is a renowned area for its endless lavender fields. Needless to say that it attracts hundreds of visitors from all over the world. It is truly a rare sight with a brief lifespan. 

Lavender field

Lavender row
 
A huge fragrant area 

This is not the only area where you can find lavender in Provence. There are other scenic places, in the Luberon for instance (Peter Mayle's country). But here lavender is grown on the Valensole plateau at an industrial scale.
'L'Occitane-en-Provence' factory is in the valley below near Manosque. On the plateau, some of the old villages are really worth a visit.

A scenic village in the area

A typical church tower from Provence

A painter's view

A hill field of lavender in full bloom

Wednesday, August 24, 2022

PROVENCE: L’Isle-sur-la-Sorgue

Here the Sorgue River forms a pristine pool

    Provence has many charming villages, particularly in the department of Vaucluse, near the medieval city of Avignon.

L’Isle-sur-la Sorgue is one of these captivating cities. Its name in French says it all: an island on the Sorgue River. The Sorgue is only a small river, but its refreshing coolness accounts for the invigorating feeling it provides. It flows in a circle around the old part of town, hence its name of being an island. The few water wheels have become a local curiosity. As far back as the Middle Ages, it was a way to provide t energy to some local clean industries like silk, and wool. or cotton weaving or dyeing as well as a bit of fishing.

Nowadays, it is a well-known place for its Sunday open-air market for its flea market, and uncountable antique shops. Many open-air cafés and restaurants have flourished along the river banks. Needless to say that it attracts words of visitors from all over the place on weekends. Therefore, finding a place to park or sit at one of the local restaurants might be hard.                                                                                                                                  

Christian Sorand 

An old water mill

Downtown waterfall

Bridge access to a shop

The island section of town

Stroll across the Sunday flea market

Antique shops & flea market

Sunday, August 21, 2022

Analyse de quelques bijoux berbères du Maroc

 Quelques spécimens de bijoux berbères du Maroc


Voici quelques beaux spécimens de bijoux berbères trouvés chez un antiquaire joaillier d’Agadir. Il y en a des centaines, mais le propriétaire du magasin m’a gentiment autorisé à photographier quelques exemplaires pour en permettre l’analyse.

 

Parure en argent nº1

La caractéristique de l’orfèvrerie berbère est de toujours être en argent. L’argent est un métal lunaire. Dans la symbolique amazighe, ce métal est donc conforme à être un élément de la parure féminine, où chaque détail semble célébrer la procréation.

  • Sur ce spécimen de la parure, on notera que la chaînette reliant les deux fibules, est en 5 morceaux.  Le 5 [khamsa] est un apport phénicien de bonne chance, symbolisé par les cinq doigts de la main.
  • Ces deux fibules sont dites en oméga. La forme triangulaire (porteuse donc du chiffre trois) est celle d’un triangle renversé, celui de l’eau, figurant la matrice procréatrice.
  • Les graines que l’on voit, rappellent cet élément de semence créatrice.

La parure s’accroche de chaque côté de la poitrine. Le collier qui complète cet ensemble revêt, lui aussi, une signification implicite. Il est tout d’abord composé de boules en forme d’olives. Il s’agit d’un vieux symbole méditerranéen antique. L’olive est à la fois un fruit et une huile - matière et liquide. C’est donc un signe de sécurité alimentaire, et par extension un signe de prospérité. 

Mais on remarque également que ce collier est double, vraisemblablement pour marquer la dualité vitale. 

L’alignement des “olives” se fait d’abord de manière identique : 1 + 2 ; chaque rangée porte ensuite un nombre de boules différent :

  • Le collier intérieur a neuf “olives”,
  • Le collier extérieur en a douze.

On peut interpréter ceci comme étant une valorisation du mariage, où le chiffre impair intérieur (9) symbolise le principe féminin, tandis que le nombre pair extérieur (12) est celui du principe masculin. 


Fibule en oméga (nº1)

Cette fibule en oméga (nº1) a vraisemblablement la caractéristique d’avoir été “islamisée”. 

Le décor berbère original a toujours des formes strictement géométriques.

Or, sur cet exemplaire de fibule en oméga, on remarque deux caractéristiques :

  • L’une est la prolifération des arabesques à l’intérieur  du triangle renversé,
  • La seconde est l’ajout d’une sorte de col, semblant être à l’effigie d’un fruit, peut-être une pomme.


Mais si l’on regarde bien les formes du décor intérieur en volutes, on s’aperçoit qu’il est à l’effigie de ce que nous avons coutume d’appeler arbitrairement “l’étoile berbère”, composée d’une crois en [X] à laquelle s’ajoute un trait horizontal [—], formant ainsi une étoile à six branches.

                                                          Ce signe est récurrent dans le Tamazgha (monde  berbère).


Fibule en oméga (nº2)
à trois dents


Cette seconde fibule en oméga (nº2) a un style purement berbère, avec pourtant l’ajout central d’un verretaillé en forme de pierre précieuse. 

Cette fibule se distingue par l’ajout de trois triangles latéraux et se termine par un petit triangle inférieur. C’est peut-être le signe d’une naissance.

Le chiffre trois correspond universellement comme étant celui d’un accompli. De manière plus prosaïque, il correspond au premier signe d’un accomplissement familial avec la naissance du premier enfant.






La fibule nº2 est l’élément d’une parure plus élaborée que l’on peut admirer sur le cliché suivant : 


Fibule nº2 sur sa parure


Les deux bracelets présentés sur la photo suivante sont véritablement atypiques. Ils proviennent de la ville côtière d’Essaouira, l’ancienne Mogador des Portugais. Entre le VIIe et le IIIe siècle avant  notre ère, les Phéniciens y avaient établis un comptoir pour le commerce de la pourpre (îles Purpuraires, au large de la

Bracelets effigiques d'Essaouira

côte). C’était également une communauté berbère à l’époque de Juba II (env.48 av.J.-C. - 23 ap. J.-C). Plus tard, il y a eu aussi ici une importante communauté juive. Quand on sait que ce sont souvent des orfèvres juifs qui étaient bijoutiers, ces trois facteurs (phénicien/berbère/juif) semblent donc se retrouver dans ce magnifique bracelet d’argent.

La sobriété de cet anneau met en relief l’originalité et la forme qu’il révèle :

  • La main khamsa unique, au centre d’un double rectangle, met d’emblée l’accent sur la providence.
  • Le deuxième signe distinctif est celui des quatre têtes de serpents.

Que peut-on donc dire sur la combinaison de ces éléments?

Tout d’abord, on sait que le serpent est un symbole chthonien de fertilité. Il a le pouvoir de muer et de changer de peau. On note que les quatre têtes se situent de chaque côté d’un double rectangle indiquant une bipolarité. Le quadrilatère intérieur est recouvert d’écailles, rappelant celles du serpent, mais pouvant se fondre en graines dans un champ fraîchement labouré. Cette idée de fertilité champêtre est rappelé par une sorte de tatouage figurant au dos de la main. Or cette sorte d’échiquier est un symbole du champ labouré dans la symbolique berbère. On le retrouve très souvent dans le décor de la poterie, par exemple, ou encore sur les décors muraux. 

On peut donc décrire ce bracelet comme étant un porte-bonheur pour solliciter le bien-être et la prospérité familiale, sachant que dans la tradition, la femme berbère est la gardienne du foyer.


Christian Sorand

 



Saturday, August 20, 2022

Le circuit des agadirs (greniers fortifiés)

Itinéraire d'orientation de quelques agadirs de l'Anti-Atlas, à l'est de la ville d'Agadir

 1.L'agadir d'Aït Makhlouf : partiellement restauré.

Vue extérieuse

Porte d'accès principale

Les magasins intérieurs du grenier
2.L'agadir de Tigmi Oumghar.

    Ce petit grenier collectif se situe à proximité de celui plus connu d'Inoumar.

Panneau indicateur
  
Entrée de l'enceinte







Porte de la petite mosquée et escaliers menant à la terrasse.

Paysage environnant

3.Agadir d'Inoumar.

C'est le grenier le plus connu de cette région de l'Anti-Atlas, car il a été entièrement restauré. Il sert souvent de lieu de visite plus officielle.

Vue du toit en arrondi au-dessus de la vallée de l'oued

Mur extérieur à trois étages

Paniers de grains au pied d'escaliers menant 
aux cellules d'entrepôt.

L'allée des entrepôts

4.L'agadir d'Ikounka.

Ce grenier collectif a été partiellement restauré. Les tours crenelées, légèrement pyramidales, sont particulièrement belles.

Panneau indicateur

L'entrée cadenassée

Une des tours du grenier

N.B: Pour plus d'informations sur ces greniers fortifiés de l'Anti-Atlas, voici les liens de deux études accomplies dans ce domaine :


Tuesday, August 16, 2022

Le Parc national de Souss-Massa, Maroc

 Bien qu'il ne soit pas facile de trouver l'entrée de ce parc, la visite de cet endroit, situé au sud d'Inezgane,

Carte côtière du parc national

reste un lieu fort intéressant à visiter.

Ce parc national couvre toute la zone côtière entre Aglou-Tiznit et la région située immédiatement au sud d'Agadir. Il s'agit non seulement d'un espace permettant la halte des oiseaux migrateurs entre le continent européen et l'ouest africain, mais aussi un lieu de préservation et de réintroduction d'anciennes espèces animales disparues  ou en voie d'extinction.

Cinq espèces sont essentiellement protégées à l'heure actuelle : l'ibis chauve dans la partie sud du parc, l'addax, l'oryx, la petite gazelle saharienne et surtout l'autruche d'Afrique du Nord, aujourd'hui totalement disparue.

À l'entrée du parc, au nord, une petite station a été aménagée pour les visiteurs. Un guide local conduit les visiteurs le long d'un circuit aménagé, permettant de voir quatre espèces locales en semi-liberté. Le cas de l'autruche nord-africaine est particulièrement captivant. Il existe encore quelques espèces au Tchad, où elles ont été protégées et depuis peu remises en liberté. Depuis quelques années, le royaume du Maroc a importé quelques autruches du Tchad pour les réintroduire dans ce milieu. L'espèce nord-africaine est un peu plus petite que celle de l'Afrique australe. Elle se distingue de la dernière par son cou rouge. Le mâle est noir, tandis que la femelle est blanche. Ce qui permet d'alterner la couvée des œufs : dans la journée pour la femelle, la nuit pour le mâle.