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Journal du BHOUTAN 20-23 Avril 2012

Le Royaume du Bhoutan


Jour 1: De Paro à Thimphu -20/04/2012

Départ au lever du jour de Survanabhumi Airport, à bord de DrukAir, la compagnie nationale du Bhoutan. Petit déjeuner à bord. Le vol jusqu'à Dacca ne dure que 2h20. La capitale du Bangladesh semble de peu d’intérêt, écrasée par le soleil et une humidité ambiante qui se traduit par un voile brumeux. Escale retardée par un 'mouvement de VIP', comme l'explique le commandant de bord. Nous repartons en direction de Paro. 45mns de vol seulement.

  L'arrivée est spectaculaire. L'appareil frise des crêtes de montagnes et pénètre dans l'étroite vallée de Paro, seul aéroport du pays. Il fait un soleil radieux.
Première surprise : la température est douce. 18C, c'est le printemps à 2,200m d'altitude. L'architecture de l'aéroport est un avant-goût de celle du pays.
Comme je suis parmi les premiers à débarquer, les formalités se font rapidement et sans encombre.
A la sortie, mon guide, Kunzang, et le chauffeur du minibus, m'attendent. Et nous voilà déjà partis sur une petite route étroite, de cette belle vallée himalayenne, en direction de Paro. Les arbres sont en fleurs. La douceur du climat continue à m'étonner. En contre-bas, cultures en rizières, bétail et arbres fruitiers. L'architecture est unique. Les bâtisses sont des blocs carrés ou rectangulaires, mais la décoration est unique avec des poutres et des petites fenêtres peintes, de couleur vive. Nous traversons la petite ville de Paro pour nous diriger vers le Dzong (forteresse) Rimpung. Construit, il y a 400 ans, cette forteresse domine la vallée de Paro. C'est ici qu'une partie du film de Bertolucci, 'Little Buddha' a été tournée. Une moitié du dzong sert de bâtiment administratif, l'autre demeure un sanctuaire bouddhiste. Le hall d'entrée déploie de très belles peintures murales racontant l'histoire religieuse et politique du Bhoutan. Puis on entre dans une immense cour dominée par une sorte de haut donjon blanc, de forme carrée. Les poutres et les fenêtres sont entièrement peintes de couleur multi chrome. On retrouve un peu partout le dragon ('druk'), l'effigie séculaire du pays. Un balcon en bois domine la vallée. On aperçoit tout en bas, la petite ville de Paro, un palais en bois et surtout l'un de ces célèbres ponts couverts du petit royaume, comme en Suisse ou en Pennsylvanie. L'intérieur du sanctuaire est vide, mais le plafond est recouvert de banderoles et d'étendards. Les murs sont peints de fresques bouddhistes. Au centre une grande niche renfermes statues et objets saints. Cela me rappelle le Tibet.
Nous retournons à Paro, petite ville de 35,000 habitants. Rues en damiers, propres et bordées de maisons bhoutanaises. Les boutiques ont des vitrines bien typiques. Les habitants déambulent dans le costume traditionnel. On a tout de suite un sentiment d'être dans un ailleurs bien typé.

C'est l'heure du déjeuner. Kunzang m'emmène au 1er étage d'un petit restaurant où il y a quelques visiteurs étrangers du pays. Repas bhoutanais, proche de la cuisine indienne. Pays du thé, c'est un vrai délice de le boire. 

Nous prenons ensuite le chemin de Thimphu. 56Kms séparent Paro de la capitale.Il faut environ 1h ½ de trajet. La route est belle et en bon état. Au sortir de la grande vallée de Paro, la route serpente le long d'une gorge, au dessus d'une rivière. Un peu plus loin, nous nous arrêtons à 'un pont de fer' . C'est un pont suspendu qui a la particularité d'être fait de mèches de fil de fer, à travers lesquelles, on peut voir le rapide et les rochers à ses pieds ! Aventureux, j'ai fait l'aller-retour. Prudent d'abord, puis plus audacieux ensuite, avec tout de même une belle émotion au dessus de la rivière.

Thimphu, la capitale du pays (environ 100,000 h) s'étend dans une étroite vallée. Une route à deux voies conduit jusqu'au centre historique. Mais on voit bien que le pays est en pleine mutation. Il y a des constructions de logements partout, des zones industrielles et même des amorces de petits centres commerciaux. L'un d'eux a d'ailleurs le seul escalier roulant du pays !

L'hôtel Galingkha est en plein centre ville, à coté de la Swiss Bakery et du Café des Artistes.Les rues montent et descendent. Mais les demeures conservent le style du pays avec leurs boiseries peintes et les peintures murales. Pourtant la circulation est dense. A noter toutefois, qu'il n'y a pas de feux tricolores à Thimphu. C'est la police royale qui règle le trafic automobile. Mon guide m'a raconté, qu'il y a quelques années, on a voulu placer quelques feux en ville. Mais les Bhoutanais ne savaient pas comment les utiliser correctement. On a fini par les enlever !
L'hôtel Galingkha est plutôt moderne d'apparence. Style de confort un peu britannique. Accueil chaleureux et une chambre immense et confortable avec d'immenses baies vitrées qui s'ouvrent sur la ville.

Je m'installe rapidement, puis pars en reconnaissance, en marchant dans les rues de la ville. Je découvre un parc thaïlandais, à deux pas de l'hôtel, avec un joli petit pavillon siamois, destiné à sceller l'amitié entre ces deux royaumes bouddhistes d'Asie. 
Avant de revenir à l'hôtel, je passe par le Café des Artistes pour prendre un café. Réflexion faite, je vais faire comme dans les Iles Britanniques, ou en Inde, ou au Japon ou en Chine. Ce sera le thé pendant tout le reste de mon séjour ! Il est si bon. Et de toute manière, j'adore le thé !

Dîner indien à l'hôtel et première nuit au 'Royaume du Dragon'.

Jour 2: Thimphu et sa Vallée - 21/04/2012

Il fait toujours aussi beau. Le soleil est au rendez-vous d'une autre journée qui sera bien remplie.
Petit-déjeuner très britannique: céréales, jus d'orange, oeufs au bacon sur le plat, toasts, beurre et une délicieuse 'marmalade' de toute évidence faite maison. Je n'oublie pas le thé, qui est un véritable élixir ici. Et puis, il y a aussi quelques fruits frais des vergers bhoutanais: poire, qui ressemble plutôt à une pomme jaune, et surtout ces petites bananes vertes qui poussent localement. De la fenêtre du restaurant, j'observe le va et vient des Bhoutanais qui déambulent dans leur beau costume national. Il n'y a vraiment pas foule à l'hôtel.  
A 9h, le guide arrive. Nous partons derechef pour le Dzong Tashi. C'est le plus grand du pays. Imposante bâtisse blanche avec boiseries traditionnelles. C'est à la fois le siège du gouvernement et celui du clergé. Le roi y a son bureau et plusieurs ministères s'y trouvent. Mais c'est ici aussi que demeure le Roi des Bonzes. A l'image du drapeau du Bhoutan, le pouvoir séculier se partage la gestion avec le pouvoir monastique. Quant au dragon du drapeau, il symbolise la branche bouddhiste du pays. Des gardes déambulent à l'extérieur de l'enceinte. A l'intérieur, ce sont les drapés rouges des moines, que l'on voit surtout, qui se croisent parfois avec des fonctionnaires chargés de dossiers.
Outre les remarquables peintures murales, le bâtiment le plus imposant est la salle de l'assemblée, où l'on trouve au milieu, le trône du souverain, celui de son père à sa droite, et celui du 'Roi des Moines' à sa gauche. C'est ici que se retrouvent les bonzes du monastère. Mais c'est également là que le roi reçoit sur son trône, les visiteurs officiels. 



Nous repartons ensuite vers un deuxième lieu célèbre de Thimphu, le Memorial Chorten. 'Chorten' est un terme tibétain qui signifie une 'stupa'. Ce monument a été érigé à la demande de la mère d'un ancien roi du Bhoutan pour son fils défunt. La base carrée – symbole terrestre – a quatre ouvertures, selon les quatre directions géographiques. Ce carré est surmonté d'un cône pyramidal, symbole du ciel. De couleur blanche, l'édifice a une allure très himalayenne. On y retrouve d'ailleurs ce poteau tibétain, au faîte duquel se trouve la roue védique à huit rayons, gardée par deux cerfs, premiers animaux de Bouddha, qui expriment fidélité et sérénité. Très vite, le 'chorten' est devenu un lieu de pèlerinage pour les vieux bhoutanais. On y afflue de tout le pays pour tourner dans le sens des aiguilles d'une montre autant de fois que c'est physiquement possible. Symbole donc de cette roue vitale qui tourne à l'infini. Selon les principes bouddhistes, l'effort physique que cela nécessite, permet au pèlerin de gagner du mérite dans son autre vie, en attendant d'atteindre le 'nirvana'. Il y a foule. Beaucoup de pèlerins indiens y participent d'ailleurs. C'est un lieu privilégié pour y observer les gens. On y vient pour une ou plusieurs journées, on y mange, on y discute avec ses amis. Lieu de rencontre et d’interaction, très asiatique donc. Très difficile d'échapper à un spectacle aussi fascinant. Détail amusant toutefois, mon guide m'explique qu'au petit matin, plusieurs jeunes-filles y viennent aussi y faire du jogging! Les temps changent..
L'étape suivante, nous emmène au dessus de la Vallée de Thimphu, par une route en lacets, vers un gigantesque Bouddha assis. La statue est terminée. Mais la construction de l'édifice continue. Ce sera l'un des plus grands Bouddhas assis de la planète. Il domine toute le vallée et on le voit de très loin. 
En redescendant dans la vallée, au niveau de la rivière, il y a une compétition de tir à l'arc. C'est le sport national du Bhoutan. Nous y passons un bon moment. Les flèches tirées sur la minuscule cible partent d'un archer qui est à 140m plus loin! Autre spectacle traditionnel qui ne manque pas d'intérêt.
Comme nous sommes samedi, le marché du week-end s'impose. Mais je remarque dans les parages un autre de ces ponts couverts. Pas d'hésitation, je m'y rends ! Et puis voilà ensuite le marché. Beaucoup de légumes, mais à l'étage, il y a tous les laitages (beurre, lait, fromage), des épices et différentes variétés d'encens. Un marché est toujours un lieu privilégié pour observer les gens. Ici, on se laisse photographier avec le sourire.
Après le marché, mon guide m'emmène au Parc du Couronnement. Le jeune roi du Bhoutan a été couronné en 2008. Pour marquer cet événement, le Royaume de Thaïlande a offert une immense statue d'un Bouddha debout, qui est devenue le clou de ce premier parc de la capitale.

Retour à l'hôtel ensuite. C'est l'heure du déjeuner. Repas bhoutanais avec flan pour dessert, ce qui est rare, car en Asie, il n'y a souvent pas de dessert aux repas. Brève halte, nous repartons dès le déjeuner fini.
   Nous regagnons les hauteurs de la ville. Beau quartier résidentiel qui surplombe toute la vallée. Et sur une colline isolée, se trouve Changang Kha ou le Temple de la Ville. C'est le plus vieux temple de la vallée, construit il y a 600 ans.
Plus haut encore, à flanc de montagne, dans une forêt de pins et de rhododendrons rouges vifs, il y a un petit parc où l'on peut voir le 'takin'. C'est un animal protégé de ces régions himalayennes, qui a la tête d'une chèvre et le corps d'une vache.                                                                   http://en.wikipedia.org/wiki/Takin
Le 'takin' vit en parfaite harmonie avec un groupe de daims. Décidément, ce petit pays ne finira pas de m'étonner.
En redescendant sur Thimphu, nous nous arrêtons dans un monastère de femmes, appelé Zilukha. J'ai encore de la chance. Il y a justement une cérémonie tibétaine à laquelle j'assiste. Les monastères pour femmes sont rares chez les bouddhistes. Mais je ne peux m'empêcher de penser à Alexandra David-Neel.
Encore un fascinant spectacle, au milieu de ces « moinettes » qui psalmodient des prières, parfois accompagnées de clochettes et de musique, dont cette célèbre longue trompette tibétaine, que l'on remarque par exemple dans 'Tintin Au Tibet' ! J'ai le réflexe d'enregistrer une partie de la séance.
Retour en ville de l'autre côté de la rivière pour visiter une petite usine de pâte à papier. Il est déjà 16h. Avant de retourner à l'hôtel, on me dépose à l'Emporium de l'Artisanat. Je remarque surtout une belle collection de masques. Le Bhoutan est en effet réputé pour ses masques.
 Je retourne à l'hôtel à pied en jetant un œil à une série d'échoppes en bambou qui vendent des objets de l'artisanat du Bhoutan.
Avant de retourner dans ma chambre, je fais une halte au Café des Artistes pour y prendre un café et une pâtisserie.
Un peu plus tard encore, j'irai me promener vers la place centrale de Thimphu. Il y a une compétition de musique pour les jeunes. Une foule considérable s'y presse, composée de toute la jeunesse de la capitale. C'est quelque chose de tout à fait nouveau dans ce petit royaume.
Oui vraiment, les temps changent lentement, mais sûrement..

Jour 3: Tiger's Nest et retour à Paro - 22/04/2012

Lever matinal, après une deuxième nuit passée à l'hôtel Galingkha. Il fait déjà jour et la journée s'annonce radieuse une fois de plus. C'est probablement la meilleure saison pour visiter le Bhoutan. Copieux petit-déjeuner, comme hier, et départ à 8h sonnante.

  Les 56kms qui séparent Thimphu de Paro se font sur une belle route qui serpente dans une vallée encaissée. Ce matin, la lumière est particulièrement belle et nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour faire quelques photos : paysage, village perché, rizières en terrasses. Je remarque que nous croisons plusieurs groupes de cyclistes sur leurs VTT. Encore une image insolite à laquelle je ne m'attendais pas. Il faut une heure et demie pour arriver à Paro. Nous retraversons la petite ville pour entrer dans une autre vallée qui conduit au célèbre Monastère de Takstang connu sous le nom de 'Tiger's Nest'.Il faut encore une bonne demie heure de route pour arriver au départ du chemin de montagne qui y mène. La route est étroite et en mauvais état. Mais le paysage est magnifique : vergers et cultures, hautes montagnes dont certaines cimes sont enneigées, et juste avant d'arriver, une belle forêt de pins.

Altitude 2,300m. L’ascension commence. Mon guide m'accompagne. La marche sera rude, mais l'effort sera récompensé par un spectacle inoubliable. Au début de la marche, on passe devant une petite bâtisse qui enferme une roue à prières, qui est en fait, actionnée par le courant d'un petit torrent. L'eau est glacée. Peu après, la marche sérieuse commence. Les premières minutes sont dures. Le soleil, l'altitude, on s'essouffle, on pense que c'est seulement le début et qu'il y a encore plusieurs heures de marche...Et puis, petit à petit, on prend son rythme. Alors on s'arrête pour admirer le paysage, les rhododendrons en fleurs qui bordent le chemin. On croise d'autres curieux ou des pèlerins, des mules qui redescendent, des touristes essoufflés qui essayent de repartir. Il faut une heure de marche pour atteindre le logis situé à mi chemin, à 2,700m d'altitude. Cette halte revigore. Thé chaud et quelques biscuits secs devant un panorama fantastique, où l'on découvre de plus près, les deux rochers du Tiger's Nest. La légende veut que le fondateur du monastère, arrivé du Tibet, ait transformé son épouse en une tigresse ailée, après avoir lui-même pris la forme d'un démon, pour aller combattre et débarrasser les mauvais esprits qui hantaient la grotte qui s'y trouve encore. Voilà pourquoi, on l'a surnommé Tiger's Nest (le nid du tigre) et non pas Tiger's Den (l'antre du tigre).
  Un quart d'heure plus tard, nous revoilà repartis sur le chemin qui s'élèvera jusqu'à 2,900m, au dessus du monastère, qu'il faudra atteindre par des escaliers creusés dans la roche. Cela prend encore une heure de marche. Et alors, tout à coup, on arrive sur le premier rocher au bord du vide. Le monastère est visible de l'autre coté, accroché au deuxième piton rocheux, suspendu, on se demande comment, sur un à pic de 800m !...Quel spectacle ! Comment y parvenir ?...Des escaliers, creusés dans la roche conduisent à une petite plateforme entre les deux énormes rocs. Il faut avoir le cœur bien accroché. Heureusement, la rambarde sécurise la descente, ou la montée ! Car il faudra bien ensuite revenir par le même chemin. Allons-y ! Je ne suis pas venu jusqu'ici pour simplement admirer le monastère de près ! Descente lente et prudente jusqu'à la plateforme. Et là, on découvre une petite cascade qui fait un saut de 60m depuis le haut. On traverse par un petit pont décoré par tout plein de petits étendards bouddhistes. C'est une tradition de l'Himalaya. Mais voilà, il faut maintenant monter d'autres escaliers jusqu'au monastère. Mes jambes sont lourdes. Pas de photos à l'intérieur de l'enceinte sacrée. Il y a beaucoup de monde. Des visiteurs, comme moi, mais aussi des pèlerins venus du Bhoutan, de l'Inde, et même de Chine et de Taïwan. Le monastère est composé de trois sanctuaires reliés par des escaliers, avec des terrasses sur le vide et la vallée, tout là-bas. Les moines officient et accueillent les visiteurs avec de l'eau bénite. Dans l'un des petits temples, mon guide ouvre une trappe et me fait découvrir la grotte sacrée de la légende, sous le sanctuaire. Des pèlerins taïwanais s'approchent et font tomber quelques billets dans le trou noir, en guise d'offrande.  
La visite terminée, il faut bien maintenant reprendre le même chemin : escaliers à descendre, puis à gravir péniblement sur l'autre paroi. Puis redescendre ensuite le chemin jusqu'au logis où on pourra boire et se restaurer. La descente est tout de même un peu plus facile. On traverse d'abord une très belle forêt primaire, avec de grands arbres recouverts de mousse. Une heure plus tard, voici à nouveau la 'lodge'. Le repas, style buffet bhoutanais est le bienvenu. Thé chaud à volonté. Et surtout, toujours ce spectacle fabuleux du monastère, vrai nid d'aigle, tout là-haut ! C'est un spectacle inoubliable !
La deuxième partie de la descente est aisée. Mais il faut tout de même quarante-cinq minutes pour redescendre presque au niveau de la vallée. Mes mollets me font mal après ces 4h de marche et surtout cette descente !
Nous repartons, en faisant une brève halte à mon nouveau logis. Nivvana Lodge est située à mi chemin entre Tiger's Nest et Paro. C'est une belle bâtisse bhoutanaise avec des peintures extérieures et un jardin potager. Pension privée, qui me donnera l'occasion d'être en milieu local. L'intérieur est tout aussi décoré de peintures. Ma chambre, située au premier, aussi. Tout est propre comme un sou neuf. La chambre est simple, vaste, avec de grandes baies vitrées qui s'ouvrent largement sur les montagnes de la vallée. Il y a aussi un petit balcon et une grande salle de bain. Quand j'arrive, il n'y plus d'eau chaude. Et j'apprends aussi que le WiFi est en panne. Pour me rafraîchir un peu, je prends tout de même une douche froide. Un bon thé chaud ensuite, et nous revoilà repartis pour Paro.
  On me laisse déambuler à travers les rues de la petite ville. Je prends d'autres photos encore. J'en ai déjà prises plusieurs centaines. Mais mes jambes me portent difficilement. Il est temps de retourner au logis.  
Cette fois, il y a de l'eau chaude. Je m'allonge pour me reposer en attendant de descendre dîner vers 19h30. Je suis le seul client de l'hôtel ! Dans la grande salle à manger, chauffée par un vieux réchaud à bois, il n'y a pas moins de trois serveuses. On me verse un bon thé chaud. Qu'il est bon ce thé du Bhoutan, avec un soupçon de gingembre ! On me sert d'abord une soupe de légumes frais du verger. Le repas arrive : on dispose pas moins de six plats sur la table, pour moi tout seul ! Une fricassée de légumes, des pommes de terre sautées (plutôt inhabituel en Asie), du poulet au curry rouge, un gratin d'aubergines, des légumes aux épices, et le riz bhoutanais légèrement rosé. Certes, j'ai faim après tous ces efforts de la journée, mais jamais je ne pourrai tout finir ! Et à la fin, on m'apporte encore un flan maison.

Dernière journée au Bhoutan. Mais que de souvenirs, je rapporte ! Ce soir, le ciel est noir et on y voit une splendide voûte étoilée. Un grand vent se met à souffler. Heureusement, il y a un chauffage électrique et de bonnes couvertures. Je ne tarde pas à m'assoupir.

Jour 4: Paro et départ pour Bangkok - 23/04/2012

Le départ pour l'aéroport est prévu pour 8h. Mais je suis debout dès 6h. Il fait déjà jour et le soleil est toujours au rendez-vous.

Je veux faire une dernière petite marche avant le petit-déjeuner. L'air matinal est frais. La condensation de l'air respiré provoque un voile de vapeur. C'est le moment d'en profiter un peu et de respirer à plein poumon la fraîcheur des montagnes, avant de retrouver les 37C de Bangkok.
  Juste avant d'arriver sur la route, je rencontre trois jeunes enfants qui partent à pied à leur école. Ils m'interpellent en anglais et j'engage la conversation sur un bout de chemin. Leur école est à une heure à pied d'ici. Je fais un portrait des deux petites filles. Le jeune garçon refuse tout en me souriant. Nous nous disons au revoir un peu plus loin. Je descends vers la rivière. On y trouve un autre de ces ponts suspendus. Mais celui-là, avec ses planches bancales, ne m'inspire pas confiance. Je continue dans une autre direction à flanc de colline. Il y a justement une petite stupa que les rayons du soleil commencent à illuminer. C'est l'heure de retourner au logis. Il est 7h.




On m'attend pour déjeuner. Tasse de thé, toasts avec beurre et confiture, œufs sur le plat, un bol inévitable de riz rosé, et quelques fruits.

Le guide et le chauffeur m'attendent. Nous partons un peu avant 8h. Le vol est prévu pour 10h. Je fais mes adieux au guide et au chauffeur et me voilà dans le hall sombre de l'aéroport. Le vol de Drukair pour Dacca et Bangkok a du retard. Il ne partira qu'à 11h.
J'enregistre ma valise, passe les formalités et les contrôles de sécurité et je me retrouve dans l'immense salle de départ. Heureusement, il y a quelques boutiques. C'est le moment de rapporter quelques petits souvenirs du Bhoutan. Je tiens absolument à rapporter du thé.

Décoration murale d'un dzong
  L'avion décolle à 11h. Le décollage est tout aussi impressionnant que l'atterrissage. Et comme c'est le milieu de la journée, il y a beaucoup de courants d'air chaud qui font tanguer l'appareil, alors que nous passons juste au dessus de crêtes montagneuses ! Je revois la chaine de l'Everest, toute blanche et imposante, dans le lointain. Adieu, petit royaume dont j'avais tant rêvé de connaître.

Dacca, dans sa brume de chaleur, 45mn plus tard après une petite collation. Nous restons dans l'appareil et repartons une petite demie heure plus tard. Le pilote de ce vol est une femme. Le vol de Bangkok ne durera que 2h cette fois.  


 Me revoilà de retour au bercail. Il est 15h30.

                                                                                                                                       Christian Sorand



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