Le Royaume du Bhoutan
Jour
1: De Paro à Thimphu -20/04/2012
Départ
au lever du jour de Survanabhumi
Airport,
à bord de DrukAir,
la compagnie nationale du Bhoutan. Petit déjeuner à bord. Le vol
jusqu'à Dacca
ne dure que 2h20. La capitale du Bangladesh semble de peu d’intérêt,
écrasée par le soleil et une humidité ambiante qui se traduit par
un voile brumeux. Escale retardée par un 'mouvement de VIP', comme
l'explique le commandant de bord. Nous repartons en direction de
Paro.
45mns de vol seulement.
L'arrivée
est spectaculaire. L'appareil frise des crêtes de montagnes et
pénètre dans l'étroite vallée de Paro, seul aéroport du pays. Il
fait un soleil radieux.
Première
surprise : la température est douce. 18C, c'est le printemps à
2,200m d'altitude. L'architecture de l'aéroport est un avant-goût
de celle du pays.
Comme
je suis parmi les premiers à débarquer, les formalités se font
rapidement et sans encombre.
A
la sortie, mon guide, Kunzang,
et le chauffeur du minibus, m'attendent. Et nous voilà déjà partis
sur une petite route étroite, de cette belle vallée himalayenne, en
direction de Paro.
Les arbres sont en fleurs. La douceur du climat continue à
m'étonner. En contre-bas, cultures en rizières, bétail et arbres
fruitiers. L'architecture est unique. Les bâtisses sont des blocs
carrés ou rectangulaires, mais la décoration est unique avec des
poutres et des petites fenêtres peintes, de couleur vive. Nous
traversons la petite ville de Paro pour nous diriger vers le Dzong
(forteresse)
Rimpung.
Construit, il y a 400 ans, cette forteresse domine la vallée de
Paro. C'est ici qu'une partie du film de Bertolucci, 'Little
Buddha'
a été tournée. Une moitié du dzong
sert de bâtiment administratif, l'autre demeure un sanctuaire
bouddhiste. Le hall d'entrée déploie de très belles peintures
murales racontant l'histoire religieuse et politique du Bhoutan. Puis
on entre dans une immense cour dominée par une sorte de haut donjon
blanc, de forme carrée. Les poutres et les fenêtres sont
entièrement peintes de couleur multi chrome. On retrouve un peu
partout le dragon ('druk'),
l'effigie séculaire du pays. Un balcon en bois domine la vallée. On
aperçoit tout en bas, la petite ville de Paro, un palais en bois et
surtout l'un de ces célèbres ponts couverts du petit royaume, comme
en Suisse ou en Pennsylvanie. L'intérieur du sanctuaire est vide,
mais le plafond est recouvert de banderoles et d'étendards. Les murs
sont peints de fresques bouddhistes. Au centre une grande niche
renfermes statues et objets saints. Cela me rappelle le Tibet.
Nous
retournons à Paro, petite ville de 35,000 habitants. Rues en
damiers, propres et bordées de maisons bhoutanaises. Les boutiques
ont des vitrines bien typiques. Les habitants déambulent dans le
costume traditionnel. On a tout de suite un sentiment d'être dans un
ailleurs bien typé.
C'est
l'heure du déjeuner. Kunzang m'emmène au 1er étage d'un petit
restaurant où il y a quelques visiteurs étrangers du pays. Repas
bhoutanais, proche de la cuisine indienne. Pays du thé, c'est un
vrai délice de le boire.
Nous prenons
ensuite le chemin de Thimphu. 56Kms séparent Paro de la
capitale.Il faut environ 1h ½ de trajet. La route est belle et en
bon état. Au sortir de la grande vallée de Paro, la route serpente
le long d'une gorge, au dessus d'une rivière. Un peu plus loin, nous
nous arrêtons à 'un pont de fer' . C'est un pont suspendu
qui a la particularité d'être fait de mèches de fil de fer, à
travers lesquelles, on peut voir le rapide et les rochers à ses
pieds ! Aventureux, j'ai fait l'aller-retour. Prudent d'abord,
puis plus audacieux ensuite, avec tout de même une belle émotion au
dessus de la rivière.
Thimphu, la
capitale du pays (environ 100,000 h) s'étend dans une étroite
vallée. Une route à deux voies conduit jusqu'au centre historique.
Mais on voit bien que le pays est en pleine mutation. Il y a des
constructions de logements partout, des zones industrielles et même
des amorces de petits centres commerciaux. L'un d'eux a d'ailleurs le
seul escalier roulant du pays !
L'hôtel
Galingkha
est en plein centre ville, à coté de la Swiss
Bakery
et du Café
des Artistes.Les
rues montent et descendent. Mais les demeures conservent le style du
pays avec leurs boiseries peintes et les peintures murales. Pourtant
la circulation est dense. A noter toutefois, qu'il n'y a pas de feux
tricolores à Thimphu. C'est la police royale qui règle le trafic
automobile. Mon guide m'a raconté, qu'il y a quelques années, on a
voulu placer quelques feux en ville. Mais les Bhoutanais ne savaient
pas comment les utiliser correctement. On a fini par les enlever !
L'hôtel
Galingkha est plutôt moderne d'apparence. Style de confort un
peu britannique. Accueil chaleureux et une chambre immense et
confortable avec d'immenses baies vitrées qui s'ouvrent sur la
ville.
Je m'installe
rapidement, puis pars en reconnaissance, en marchant dans les rues de
la ville. Je découvre un parc thaïlandais, à deux pas de
l'hôtel, avec un joli petit pavillon siamois, destiné à sceller
l'amitié entre ces deux royaumes bouddhistes d'Asie.
Avant de revenir à
l'hôtel, je passe par le Café des Artistes pour
prendre un café. Réflexion faite, je vais faire comme dans les Iles
Britanniques, ou en Inde, ou au Japon ou en Chine. Ce sera le thé
pendant tout le reste de mon séjour ! Il est si bon. Et de
toute manière, j'adore le thé !
Dîner
indien à l'hôtel et première nuit au 'Royaume
du Dragon'.
Jour
2:
Thimphu et sa Vallée - 21/04/2012
Il
fait toujours aussi beau. Le soleil est au rendez-vous d'une autre
journée qui sera bien remplie.
Petit-déjeuner
très britannique: céréales, jus d'orange, oeufs au bacon sur le
plat, toasts, beurre et une délicieuse 'marmalade'
de
toute évidence faite maison. Je n'oublie pas le thé, qui est un
véritable élixir ici. Et puis, il y a aussi quelques fruits frais
des vergers bhoutanais: poire, qui ressemble plutôt à une pomme
jaune, et surtout ces petites bananes vertes qui poussent localement.
De la fenêtre du restaurant, j'observe le va et vient des Bhoutanais
qui déambulent dans leur beau costume national. Il n'y a vraiment
pas foule à l'hôtel.
A
9h, le guide arrive. Nous partons derechef pour le
Dzong Tashi.
C'est le plus grand du pays. Imposante bâtisse blanche avec
boiseries traditionnelles. C'est à la fois le siège du gouvernement
et celui du clergé. Le roi y a son bureau et plusieurs ministères
s'y trouvent. Mais c'est ici aussi que demeure le Roi des Bonzes. A
l'image du drapeau du Bhoutan, le pouvoir séculier se partage la
gestion avec le pouvoir monastique. Quant au dragon du drapeau, il
symbolise la branche bouddhiste du pays. Des gardes déambulent à
l'extérieur de l'enceinte. A l'intérieur, ce sont les drapés
rouges des moines, que l'on voit surtout, qui se croisent parfois
avec des fonctionnaires chargés de dossiers.
Outre
les remarquables peintures murales, le bâtiment le plus imposant est
la salle de l'assemblée, où l'on trouve au milieu, le trône du
souverain, celui de son père à sa droite, et celui du 'Roi des
Moines' à sa gauche.
C'est ici que se retrouvent les bonzes du monastère. Mais c'est
également là que le roi reçoit sur son trône, les visiteurs
officiels.
Nous
repartons ensuite vers un deuxième lieu célèbre de Thimphu, le
Memorial
Chorten.
'Chorten'
est un terme tibétain qui signifie une 'stupa'.
Ce monument a été érigé à la demande de la mère d'un ancien roi
du Bhoutan pour son fils défunt. La base carrée – symbole
terrestre – a quatre ouvertures, selon les quatre directions
géographiques. Ce carré est surmonté d'un cône pyramidal, symbole
du ciel. De couleur blanche, l'édifice a une allure très
himalayenne. On y retrouve d'ailleurs ce poteau tibétain, au faîte
duquel se trouve la roue védique à huit rayons, gardée par deux
cerfs, premiers animaux de Bouddha, qui expriment fidélité et
sérénité. Très vite, le 'chorten'
est devenu un lieu de pèlerinage pour les vieux bhoutanais. On y
afflue de tout le pays pour tourner dans le sens des aiguilles d'une
montre autant de fois que c'est physiquement possible. Symbole donc
de cette roue vitale qui tourne à l'infini. Selon les principes
bouddhistes, l'effort physique que cela nécessite, permet au pèlerin
de gagner du mérite dans son autre vie, en attendant d'atteindre le
'nirvana'.
Il y a foule. Beaucoup de pèlerins indiens y participent d'ailleurs.
C'est un lieu privilégié pour y observer les gens. On y vient pour
une ou plusieurs journées, on y mange, on y discute avec ses amis.
Lieu de rencontre et d’interaction, très asiatique donc. Très
difficile d'échapper à un spectacle aussi fascinant. Détail
amusant toutefois, mon guide m'explique qu'au petit matin, plusieurs
jeunes-filles y viennent aussi y faire du jogging! Les temps
changent..
L'étape
suivante, nous emmène au dessus de la Vallée de Thimphu, par une
route en lacets, vers un gigantesque Bouddha
assis.
La statue est terminée. Mais la construction de l'édifice continue.
Ce sera l'un des plus grands Bouddhas assis de la planète. Il domine
toute le vallée et on le voit de très loin.
En
redescendant dans la vallée, au niveau de la rivière, il y a une
compétition de tir
à l'arc.
C'est le sport national du Bhoutan. Nous y passons un bon moment. Les
flèches tirées sur la minuscule cible partent d'un archer qui est à
140m plus loin! Autre spectacle traditionnel qui ne manque pas
d'intérêt.
Comme
nous sommes samedi, le
marché du week-end
s'impose.
Mais je remarque dans les parages un autre de ces ponts couverts. Pas
d'hésitation, je m'y rends ! Et puis voilà ensuite le marché.
Beaucoup de légumes, mais à l'étage, il y a tous les laitages
(beurre, lait, fromage), des épices et différentes variétés
d'encens. Un marché est toujours un lieu privilégié pour observer
les gens. Ici, on se laisse photographier avec le sourire.
Après
le marché, mon guide m'emmène au Parc
du Couronnement.
Le jeune roi du Bhoutan a été couronné en 2008. Pour marquer cet
événement, le Royaume de Thaïlande a offert une immense statue
d'un Bouddha
debout,
qui est devenue le clou de ce premier parc de la capitale.
Retour
à l'hôtel ensuite. C'est l'heure du déjeuner. Repas bhoutanais
avec flan pour dessert, ce qui est rare, car en Asie, il n'y a
souvent pas de dessert aux repas. Brève halte, nous repartons dès
le déjeuner fini.
Nous
regagnons les hauteurs de la ville. Beau quartier résidentiel qui
surplombe toute la vallée. Et sur une colline isolée, se trouve
Changang Kha
ou le
Temple de la Ville.
C'est le plus vieux temple de la vallée, construit il y a 600 ans.
Plus
haut encore, à flanc de montagne, dans une forêt de pins et de
rhododendrons rouges vifs, il y a un petit parc où l'on peut voir le
'takin'.
C'est un animal protégé de ces régions himalayennes, qui a la tête
d'une chèvre et le corps d'une vache. http://en.wikipedia.org/wiki/Takin
Le
'takin'
vit en parfaite harmonie avec un groupe de daims. Décidément, ce
petit pays ne finira pas de m'étonner.
En
redescendant sur Thimphu, nous nous arrêtons dans un monastère
de femmes,
appelé Zilukha.
J'ai encore de la chance. Il y a justement une cérémonie tibétaine
à laquelle j'assiste. Les monastères pour femmes sont rares chez
les bouddhistes. Mais je ne peux m'empêcher de penser à Alexandra
David-Neel.
Encore
un fascinant spectacle, au milieu de ces « moinettes »
qui psalmodient des prières, parfois accompagnées de clochettes et
de musique, dont cette célèbre longue trompette tibétaine, que
l'on remarque par exemple dans 'Tintin
Au Tibet' !
J'ai le réflexe d'enregistrer une partie de la séance.
Retour
en ville de l'autre côté de la rivière pour visiter une petite
usine de pâte à papier. Il est déjà 16h. Avant de retourner à
l'hôtel, on me dépose à l'Emporium
de l'Artisanat.
Je remarque surtout une belle collection de masques.
Le Bhoutan est en effet réputé pour ses masques.
Je retourne à
l'hôtel à pied en jetant un œil à une série d'échoppes en
bambou qui vendent des objets de l'artisanat du Bhoutan.
Avant
de retourner dans ma chambre, je fais une halte au Café
des Artistes
pour y prendre un café et une pâtisserie.
Un
peu plus tard encore, j'irai me promener vers la place centrale de
Thimphu. Il y a une compétition de musique pour les jeunes. Une
foule considérable s'y presse, composée de toute la jeunesse de la
capitale. C'est quelque chose de tout à fait nouveau dans ce petit
royaume.
Oui
vraiment, les temps changent lentement, mais sûrement..
Jour
3:
Tiger's Nest et retour à Paro - 22/04/2012
Lever
matinal, après une deuxième nuit passée à l'hôtel
Galingkha.
Il fait déjà jour et la journée s'annonce radieuse une fois de
plus. C'est probablement la meilleure saison pour visiter le Bhoutan.
Copieux petit-déjeuner, comme hier, et départ à 8h sonnante.
Les
56kms qui séparent Thimphu de Paro se font sur une belle route qui
serpente dans une vallée encaissée. Ce matin, la lumière est
particulièrement belle et nous nous arrêtons à plusieurs reprises
pour faire quelques photos : paysage, village perché, rizières
en terrasses. Je remarque que nous croisons plusieurs groupes de
cyclistes sur leurs VTT. Encore une image insolite à laquelle je ne
m'attendais pas. Il faut une heure et demie pour arriver à Paro.
Nous retraversons la petite ville pour entrer dans une autre vallée
qui conduit au célèbre Monastère
de Takstang connu
sous le nom de 'Tiger's
Nest'.Il
faut encore une bonne demie heure de route pour arriver au départ du
chemin de montagne qui y mène. La route est étroite et en mauvais
état. Mais le paysage est magnifique : vergers et cultures,
hautes montagnes dont certaines cimes sont enneigées, et juste avant
d'arriver, une belle forêt de pins.
Altitude
2,300m. L’ascension commence. Mon guide m'accompagne. La marche
sera rude, mais l'effort sera récompensé par un spectacle
inoubliable. Au début de la marche, on passe devant une petite
bâtisse qui enferme une roue à prières, qui est en fait, actionnée
par le courant d'un petit torrent. L'eau est glacée. Peu après, la
marche sérieuse commence. Les premières minutes sont dures. Le
soleil, l'altitude, on s'essouffle, on pense que c'est seulement le
début et qu'il y a encore plusieurs heures de marche...Et puis,
petit à petit, on prend son rythme. Alors on s'arrête pour admirer
le paysage, les rhododendrons en fleurs qui bordent le chemin. On
croise d'autres curieux ou des pèlerins, des mules qui redescendent,
des touristes essoufflés qui essayent de repartir. Il faut une heure
de marche pour atteindre le logis situé à mi chemin, à 2,700m
d'altitude. Cette halte revigore. Thé chaud et quelques biscuits
secs devant un panorama fantastique, où l'on découvre de plus près,
les deux rochers du Tiger's
Nest.
La légende veut que le fondateur du monastère, arrivé du Tibet,
ait transformé son épouse en une tigresse ailée, après avoir
lui-même pris la forme d'un démon, pour aller combattre et
débarrasser les mauvais esprits qui hantaient la grotte qui s'y
trouve encore. Voilà pourquoi, on l'a surnommé Tiger's
Nest
(le nid du tigre) et non pas Tiger's
Den
(l'antre du tigre).
Un quart
d'heure plus tard, nous revoilà repartis sur le chemin qui s'élèvera
jusqu'à 2,900m, au dessus du monastère, qu'il faudra atteindre par
des escaliers creusés dans la roche. Cela prend encore une heure de
marche. Et alors, tout à coup, on arrive sur le premier rocher au
bord du vide. Le monastère est visible de l'autre coté, accroché
au deuxième piton rocheux, suspendu, on se demande comment, sur un à
pic de 800m !...Quel spectacle ! Comment y parvenir ?...Des
escaliers, creusés dans la roche conduisent à une petite plateforme
entre les deux énormes rocs. Il faut avoir le cœur bien accroché.
Heureusement, la rambarde sécurise la descente, ou la montée !
Car il faudra bien ensuite revenir par le même chemin. Allons-y !
Je ne suis pas venu jusqu'ici pour simplement admirer le monastère
de près ! Descente lente et prudente jusqu'à la plateforme. Et
là, on découvre une petite cascade qui fait un saut de 60m depuis
le haut. On traverse par un petit pont décoré par tout plein de
petits étendards bouddhistes. C'est une tradition de l'Himalaya.
Mais voilà, il faut maintenant monter d'autres escaliers jusqu'au
monastère. Mes jambes sont lourdes. Pas de photos à l'intérieur de
l'enceinte sacrée. Il y a beaucoup de monde. Des visiteurs, comme
moi, mais aussi des pèlerins venus du Bhoutan, de l'Inde, et même
de Chine et de Taïwan. Le monastère est composé de trois
sanctuaires reliés par des escaliers, avec des terrasses sur le vide
et la vallée, tout là-bas. Les moines officient et accueillent les
visiteurs avec de l'eau bénite. Dans l'un des petits temples, mon
guide ouvre une trappe et me fait découvrir la grotte sacrée de la
légende, sous le sanctuaire. Des pèlerins taïwanais s'approchent
et font tomber quelques billets dans le trou noir, en guise
d'offrande.
La
visite terminée, il faut bien maintenant reprendre le même chemin :
escaliers à descendre, puis à gravir péniblement sur l'autre
paroi. Puis redescendre ensuite le chemin jusqu'au logis où on
pourra boire et se restaurer. La descente est tout de même un peu
plus facile. On traverse d'abord une très belle forêt primaire,
avec de grands arbres recouverts de mousse. Une heure plus tard,
voici à nouveau la 'lodge'.
Le repas, style buffet bhoutanais est le bienvenu. Thé chaud à
volonté. Et surtout, toujours ce spectacle fabuleux du monastère,
vrai nid d'aigle, tout là-haut ! C'est un spectacle
inoubliable !
La deuxième
partie de la descente est aisée. Mais il faut tout de même
quarante-cinq minutes pour redescendre presque au niveau de la
vallée. Mes mollets me font mal après ces 4h de marche et surtout
cette descente !
Nous
repartons, en faisant une brève halte à mon nouveau logis. Nivvana
Lodge
est
située à mi chemin entre Tiger's
Nest
et Paro. C'est une belle bâtisse bhoutanaise avec des peintures
extérieures et un jardin potager. Pension privée, qui me donnera
l'occasion d'être en milieu local. L'intérieur est tout aussi
décoré de peintures. Ma chambre, située au premier, aussi. Tout
est propre comme un sou neuf. La chambre est simple, vaste, avec de
grandes baies vitrées qui s'ouvrent largement sur les montagnes de
la vallée. Il y a aussi un petit balcon et une grande salle de bain.
Quand j'arrive, il n'y plus d'eau chaude. Et j'apprends aussi que le
WiFi est en panne. Pour me rafraîchir un peu, je prends tout de même
une douche froide. Un bon thé chaud ensuite, et nous revoilà
repartis pour Paro.
On me laisse
déambuler à travers les rues de la petite ville. Je prends d'autres
photos encore. J'en ai déjà prises plusieurs centaines. Mais mes
jambes me portent difficilement. Il est temps de retourner au logis.
Cette fois,
il y a de l'eau chaude. Je m'allonge pour me reposer en attendant de
descendre dîner vers 19h30. Je suis le seul client de l'hôtel !
Dans la grande salle à manger, chauffée par un vieux réchaud à
bois, il n'y a pas moins de trois serveuses. On me verse un bon thé
chaud. Qu'il est bon ce thé du Bhoutan, avec un soupçon de
gingembre ! On me sert d'abord une soupe de légumes frais du
verger. Le repas arrive : on dispose pas moins de six plats sur
la table, pour moi tout seul ! Une fricassée de légumes, des
pommes de terre sautées (plutôt inhabituel en Asie), du poulet au
curry rouge, un gratin d'aubergines, des légumes aux épices, et le
riz bhoutanais légèrement rosé. Certes, j'ai faim après tous ces
efforts de la journée, mais jamais je ne pourrai tout finir !
Et à la fin, on m'apporte encore un flan maison.
Dernière
journée au Bhoutan. Mais que de souvenirs, je rapporte ! Ce
soir, le ciel est noir et on y voit une splendide voûte étoilée.
Un grand vent se met à souffler. Heureusement, il y a un chauffage
électrique et de bonnes couvertures. Je ne tarde pas à m'assoupir.
Jour
4:
Paro et départ pour Bangkok - 23/04/2012
Le
départ pour l'aéroport est prévu pour 8h. Mais je suis debout dès
6h. Il fait déjà jour et le soleil est toujours au rendez-vous.
Je
veux faire une dernière petite marche avant le petit-déjeuner.
L'air matinal est frais. La condensation de l'air respiré provoque
un voile de vapeur. C'est le moment d'en profiter un peu et de
respirer à plein poumon la fraîcheur des montagnes, avant de
retrouver les 37C de Bangkok.
Juste
avant d'arriver sur la route, je rencontre trois jeunes enfants qui
partent à pied à leur école. Ils m'interpellent en anglais et
j'engage la conversation sur un bout de chemin. Leur école est à
une heure à pied d'ici. Je fais un portrait des deux petites filles.
Le jeune garçon refuse tout en me souriant. Nous nous disons au
revoir un peu plus loin. Je descends vers la rivière. On y trouve un
autre de ces ponts suspendus. Mais celui-là, avec ses planches
bancales, ne m'inspire pas confiance. Je continue dans une autre
direction à flanc de colline. Il y a justement une petite stupa que
les rayons du soleil commencent à illuminer. C'est l'heure de
retourner au logis. Il est 7h.
On
m'attend pour déjeuner. Tasse de thé, toasts avec beurre et
confiture, œufs sur le plat, un bol inévitable de riz rosé, et
quelques fruits.
Le
guide et le chauffeur m'attendent. Nous partons un peu avant 8h. Le
vol est prévu pour 10h. Je fais mes adieux au guide et au chauffeur
et me voilà dans le hall sombre de l'aéroport. Le vol de Drukair
pour Dacca et Bangkok a du retard. Il ne partira qu'à 11h.
J'enregistre
ma valise, passe les formalités et les contrôles de sécurité et
je me retrouve dans l'immense salle de départ. Heureusement, il y a
quelques boutiques. C'est le moment de rapporter quelques petits
souvenirs du Bhoutan. Je tiens absolument à rapporter du thé.
Décoration murale d'un dzong |
Dacca,
dans sa brume de chaleur, 45mn plus tard après une petite collation.
Nous restons dans l'appareil et repartons une petite demie heure plus
tard. Le pilote de ce vol est une femme. Le vol de Bangkok ne durera
que 2h cette fois.
Me
revoilà de retour au bercail. Il est 15h30.
Christian Sorand
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