Il
reste à évoquer plus amplement deux écrivains francophones qui
feront l'objet d'une étude détaillée. Il s'agit de deux
académiciens : Joseph Kessel et Jean-Christophe Rufin.
Joseph
Kessel peut être rangé au même rang
qu'André Malraux pour sa vie de grand baroudeur façonnée de
rencontres hors du commun, et surtout pour le fait d'avoir traversé
un siècle en ébullition, à une époque où les voyages n'étaient
pas aussi aisés que de nos jours.
Jean-Christophe
Rufin, qui manie la langue française avec
une grande dextérité, s'est fait connaître plus récemment grâce
à son histoire romancée de la conquête du Brésil, à la
Renaissance, (« Rouge Brésil »,
2001), ouvrage qui fut couronné du prix Goncourt la même année que
sa parution.
Ces
deux auteurs ont chacun beaucoup écrit sur les terres lointaines,
propices à l'aventure et à l'imaginaire sous toutes ses formes.
II
- « La Vallée
des Rubis », de
Joseph Kessel
Joseph Kessel |
La
seule différence réside dans le parcours de sa vie. Né en
Argentine, de parents juifs émigrés russes ayant choisi la France
pour terre d'accueil, tel fut le cas pour un grand nombre de migrants
russes de cette époque, sa vie apparaît d'emblée comme dédiée
aux voyages. Engagé volontaire, pilote, journaliste, il est témoin
des premiers grands événements du siècle : la révolution
irlandaise, la naissance d'Israël, la guerre d'Espagne, à l'instar
de Malraux ('Les Combattants')
et d'Hemingway ('Pour Qui Sonne le Glas').
A Londres, il écrit avec son neveu Maurice Druon le 'Chant
des Partisans'. Il participe aussi à
l'épopée de l'Aéropostale (Vent de Sable,
1929), avec Saint Éxupéry ou son ami Mermoz, dont il écrit la
biographie dans une œuvre éponyme ('Mermoz',1938).
On connaît aussi Kessel pour 'Le
Lion' (1958) ou pour son roman célèbre
sur l'Afghanistan 'Les Cavaliers'(1967).
Prolifique, on oublie parfois certains autres récits dont il est
l'auteur.
Ainsi
en est-il pour 'La Vallée des Rubis'(1955).
Roman ? Récit ? Probablement un peu les deux à la fois.
Plus récit que roman ; disons simplement un récit romancé.
L'emploi du je
n'est pas forcément un élément autobiographique, comme James
Joyce, maître incontesté de l'introspection l'a démontré au début
du XXe siècle. Mais dans le cas de Joseph Kessel, on ne peut séparer
le personnage de ses voyages ni de ses réactions de journaliste,
auxquels s'ajoutent évidemment les talents de l'écrivain romancier.
C'est
un heureux hasard récent qui m'a conduit à découvrir cet ouvrage
de Kessel. Il se trouve que j'ai
toujours été passionné par les
roches et les minéraux. Collectionneur depuis l'adolescence,
l'histoire des pierres précieuses continue toujours d'exercer une
grande fascination. L'Alliance Française de Bangkok a récemment
proposé un atelier de gemmologie. Bien évidemment, j'y ai participé
d'autant plus qu'il était dispensé par un jeune et imminent
professeur en gemmologie français, établi à Bangkok. C'est ainsi
que j'ai découvert que la Cité des
Anges était
le centre mondial des pierres précieuses. C'est également dans ce
cours que notre intervenant a évoqué 'La
Vallée des Rubis'
de Joseph Kessel. J'avais déjà lu plusieurs fois 'L'Étoile
du Sud' de
Jules Verne, et aussi 'L'Or'
de Blaise Cendrars, mais je ne connaissais pas encore l'ouvrage de
Kessel. Qui plus est, son cadre est la Birmanie, pays voisin
fascinant et visité déjà à plusieurs reprises. Fort heureusement,
Carnets d'Asie,
la librairie francophone de l'Alliance Française, en avait quelques
exemplaires.
Couverture Folio |
Après
avoir littéralement dévoré cette œuvre, j'ai cherché quelques
critiques littéraires. L'histoire met en scène le narrateur, Jean,
son ami parisien, négociant en pierres précieuses, et son associé
local, Julius. Le récit se construit autour de ces trois
protagonistes qui se rencontrent tout d'abord dans la grisaille
parisienne. Très vite, on évoque la Birmanie et les célèbres
mines de Mogok, royaume incontesté du rubis depuis des siècles.« Il
y avait, disaient-ils, dans la Birmanie du Nord, bien au-dessus de
Mandalay, parmi les hautes collines recouvertes de jungle, il y avait
une vallée qui portait le nom de Mogok. Là-bas, du fond des âges,
et le long des ruisseaux, dans les entrailles des roches, au flanc
des monts, reposaient, enveloppés dans leur robe de minerai brut,
les rubis précieux.Là – et là seulement. »
[ch.I, p14]
Les collectionneurs savent que le rubis est à la Birmanie ce que le
diamant est à l'Afrique du Sud, le saphir au Cachemire et à Sri
Lanka, l'émeraude, à la Colombie ou l'opale, à l'Australie. Alors
un long voyage commence à une époque où les vols intercontinentaux
en étaient encore à leurs balbutiements. Après Londres, voici
l'escale de Bombay. Car les gemmologues savent que si les Thaïlandais
sont passés maîtres dans la connaissance et le marché des pierres
précieuses, ce sont surtout les Indiens qui dominent les achats du
commerce mondial. On arrive enfin à Rangoun, à une époque où la
Birmanie n'était déjà plus une colonie britannique. Le voyage se
poursuit encore car Mogok est tout au nord du pays, dans une jungle
entourée de montagnes.
On
découvre alors ce lieu magique par le biais de la plume envoûtante
et parfois poétique de Kessel. On y rencontre les personnages clés
de ces lieux lointains et exotiques. Ils sont pour la plupart birmans
bien sûr, mais aussi indiens, chinois, tibétains, et même anglais
ou américains. Dans la critique de Bernard Moussette, on trouve
ceci : « cette
écriture journaliste empêche la narration de prendre le pas, et
empêche donc de rentrer plus profondément dans les personnages du
livre, pour donner une véritable stature aux personnage. Il faut
dire que les personnages rencontrés sont assez intriguant, donc on a
le désire d’en savoir plus, non pas dans leurs histoires, cela
Kessel le fait très bien, mais c’est sur le moment que l’on se
sent lésé. Leurs pensées , leurs réactions, la dimension
psychologique finalement n’est pas traitée. »
(Le texte est reproduit avec l'orthographe d'origine). La remarque
sur l'introspection des personnages est exacte, mais il faut y
ajouter deux analyses complémentaires. D'abord, il ne s'agit pas
d'un roman. Dans une œuvre romanesque, l'auteur peut se permettre
« de
rentrer plus profondément dans les personnages »
puisqu'ils appartiennent à l'imaginaire du romancier. Or il s'agit
bien d'un récit journalistique, qui plus est, est confronté au
masque des intervenants. Il faut en effet replacer les personnages
rencontrés dans leur contexte et leur époque. Celui qui a longtemps
vécu en Asie comprendra aisément qu'il est souvent difficile de
pénétrer dans l'univers introverti des Asiatiques et que seules une
longue habitude et souvent une connaissance linguistique permettent
d'en cerner en partie le caractère. Raison de plus, pour un visiteur
de passage, qui a toutes les chances d'être confronté de plein
fouet à un choc culturel inévitable. D'autant plus que nous parlons
d'une époque déjà lointaine, dans un milieu particulièrement
fermé et isolé. Seul le personnage d'un Julius, ou celui des vieux
coloniaux anglais du crû, pourrait en parler de manière différente.
Voilà pourquoi Kessel ne peut les décrire qu'en les observant de
l'extérieur. Ces personnages sont réels. Ce ne sont pas les
protagonistes d'un roman. Quant à dire : « Esthétiquement,
je n’aime pas non plus les rubis ; ce rouge éclatant qui
laisse passer la lumière, ce « sang de pigeon » comme on
dit, voilà bien un caprice de riche, puisque que finalement il
s’agit de cela, les pauvres qui triment et crèvent pour que les
riches puissent se pâmer. C’est bien dommage que Joseph Kessel ne
parle pas de cela. C’est ma dernière pointe de déception. Kessel
ne donne à aucun moment une dimension sociale et politique à son
livre. »
On peut très bien comprendre cette analyse personnelle qui
fait état d'une certaine vérité de fait. Or, d'une part ce n'était
vraisemblablement pas le but recherché par Kessel, tout journaliste
qu'il était, ni même du goût de son époque. En tout état de
cause, l'écrivain qui se respecte, ne doit pas dénoncer un
phénomène 'socio-politique' à la manière d'un journaliste. L'art
de l'écrivain est de suggérer implicitement, tout en provoquant le
lecteur. C'est bien ce que Kessel fait. Que Kessel enfin puisse aussi
être extasié par ce qu'il voit (« Il
est vrai que tout semble beau pour Kessel, c’est quand même un peu
louche »),
il n'y a là rien de véritablement 'louche'
en soit. Encore une fois, il faut replacer ce récit dans le contexte
et la période pendant lesquels il a été rédigé. Combien de
personnes – à cette époque-là – ont eu la chance de pouvoir se
rendre dans cette lointaine et mystérieuse Mogok ? Voici ce
qu'il écrit à ce sujet : « J'avais
le souvenir de marchés magnifiques, depuis le Sud Marocain jusqu'à
l'Afrique noire et celui de Zanzibar et celui de Bahia. Et les
marchés d'Arabie et les marchés des Indes. Mais aucun ne valait
pour la délicatesse des nuances, pour la propreté de la foule, pour
la gentille dignité des visages, et pour la douceur majestueuse du
décor, pour l'invitation au rêve – aucun ne valait le marché de
Tchaïpin, en Haute Birmanie. C'était, figuré dans son petit
peuple, l'Orient profond, intact, authentique et sage, l'Orient de la
route de la soie, de Marco Polo, et de la sereine lumière
bouddhique.Pour achever ce spectacle sans pareil, le marché de
Tchaïpin, parmi les rangs aux légumes, aux fruits, aux tissus et
aux herbes, offrait, tout simplement, tout naturellement, le rang des
rubis. »
[ch.14, p.187] Que
Kessel ait trouvé ce lieu et les gens rencontrés fascinants, rien
d'étonnant pour un grand voyageur qui découvre soudain une terre
lointaine, exotique, peuplée d'êtres différents et captivants. Les
Français sont parfois un peu trop critiques et il leur manque bien
souvent cette humilité qui ne leur permet pas d'avoir le regard des
indigènes. La lecture de Claude Lévi-Strauss ('Races
et Cultures',
par exemple) pemettrait vraisemblablement de s'approprier le point de
vue de l'Autre. Sans vouloir partager l'optimisme utopique de
Rousseau, il ne s'agit pas non plus d'être Voltairien. On peut très
bien imaginer que pour Joseph Kessel « tout
semble beau ».
Libre au lecteur, ensuite, de faire la part des choses, à sa guise.
D'ailleurs, tout à la fin de son récit, Kessel écrit ceci :
« Mais
que m'importaient après tout ces pierres, même les plus précieuses,
ces cailloux, même les plus rares et de la teinte du sang le plus
pur ! Ce qui tout à coup m'étreignait d'une nostalgie
invincible, c'était le souvenir, déjà
le souvenir, du petit peuple enfermé dans sa vallée close. »
[ch.XVII, p.253]. Alors si l'écrivain n'a pas pu pénétrer
davantage dans la pensée de ce « petit
peuple »,
c'est qu'il n'en avait tout simplement pas les moyens à ce stade. Et
que donc, ce qui émeut l'auteur, c'est d'avoir pu entrer en contact
avec une autre culture. C'est d'ailleurs un peu la même démarche
qu'essaye de faire cet autre écrivain voyageur contemporain :
Jean-Christophe Rufin ('Rouge
Brésil',
'Asmara
ou les Causes Perdues').
J-C Rufin est lui aussi académicien, mais avant tout médecin sans
frontières. Il est resté humaniste dans l'âme, et s'efforce
d'explorer les origines du choc des cultures. A la différence de
Kessel, J-C Rufin, n'est pas un voyageur qui passe. C'est un expatrié
solitaire qui prend la peine de comprendre l'autre patiemment, au fil
du temps et des années, comme l'avait fait avant lui George Orwell,
précurseur avant l'heure, dans son ouvrage sur la Birmanie ('Burmese
Days').
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Le
long voyage vers Mogok permet à Kessel de dépeindre les escales.
Celle de Bombay – connue aujourd'hui comme étant Mumbaï – est
ainsi évoquée : « [...]
Bombay
est une ville prodigieuse, sans forme ni fin, où la mer étincelle,
où le soleil foudroie, où hurlent les couleurs,
[...] » [ch.I, p.27] « Bombay,
c'est la ville où les édifices publics ressemblent à des palais et
à des cathédrales ; où, dans les gares immenses, les parcs,
les rues, dorment des centaines de milliers d'hommes qui n'ont jamais
et n'auront jamais d'autre logis, où fument les usines, où trottent
les rickshaws ;
où s'épanouissent les fleurs violentes, où grouillent, grouillent
les places, les marchés, les bazars, les ruelles les avenues et les
temples ; […] »
[ch.II, pp.27-28]. A Rangoun, capitale de la Birmanie d'alors, on
sent l'éblouissement de l'auteur visitant l'ineffable Pagode de
Scwedagon, l'une des plus belles au monde : « Par
une chance rare, je me suis trouvé le soir du même hour dans un
lieu qui offrair en ineffable paix spirituelle, une réplique aux
dernières paroles de Ghandi. La pagode de Schwedagon. Elle coiffait
une haute colline située à six kilomètres de Rangoun. On voyait de
loin cet ensemble fantastique de coupoles étranges, de voûtes
torturées et d'aiguilles géantes qui, toutes, étaient recouvertes
de feuilles d'or fin. Extraordinaire cité de la foi la plus antique
et la plus gracieuse. Enceinte merveilleuse ouverte à chacun... »
[ch.IV, p.55]. Après Mandalay, qu'il évoquera comme 'la ville des
villes' [ch.XVI, p.230], voici Momeik, dans les états Chan du nord
de la Birmanie. « La
ville de Momeik était un quadrilatère poussiéreux et mélancolique
de maisons en bois de tek, presque toutes pareilles, élevées sur
pilotis pour les protéger contre les inondations aux saisons des
pluies et dont les larges fenêtres sans vitres étaient protégées
par des lattes qui se repliaent les unes sur les autres autour de
barreaux de fer pour donner le plus d'aération possible. Si bien
qu'elles ressemblaient à des cages suspendues. Seuls, donnaient de
plain-pied sur la rue principale, les magasins des commerçants
hindous et quelques boutiques avec des auvents de chaume sous
lesquels on mangeait des nourritures chaudes et où l'ont jouait au
mah-jong. »
[ch.V, p.73]. On arrive enfin dans la vallée de Mogok, but ultime de
ce voyage. « Mogok
se trouve au creux d'une magnifique vallée située à huit cents
mètres d'altitude et se développe autour d'un lac. Des collines et
des chaînes de montagnes couvertes d'une végétation sauvage
dominent de toutes parts cette cille, ou plutôt cette grande
bourgade qui compte, au plus, dix mille habitants.[...] La partie de
la ville haute bâtie sur la rive opposée du lac est beaucoup plus
réduite et plus pauvre.Sur les hauteurs s'élèvent des pagodes. Les
plus neuves sont d'une blancheur éclatante et sommées d'aiguilles
d'or. Les pierres ruineuses des autres ont pris la couleur du
bronze. »
[ch.VII, p.85].
Carte de la région de Mogol |
Rubis |
On
voit comment ce récit de voyage exotique mêle tout à la fois,
découverte, émerveillement, aventure, tout en rendant cette
extraordinaire passion née de la fascination provoquée par les
gemmes. « Il
en fut ainsi pour moi du jour où mon ami Jean, marchand en pierres
précieuses, m'eut décidé à le suivre jusqu'à Mogok, haute vallée
birmane et seule terre au monde où l'on trouve le rubis. Dès lors,
je n'appartins plus entièrement à ce qui m'entourait. »
[ch.I,pp.17-18].
Les
mines de Mogok sont toujours en activité, même si elles ne recèlent
plus autant de pierres rares depuis un certain temps déjà. Il faut
dire que l'on a découvert une nouvelle mine de rubis dans le nord du
Mozambique1.
Mais qu'importe ce
qui s'estompe au fil du temps. Ce qu'il faut retenir avant tout,
c'est cette passionante épopée, cette quête des pierres
précieuses, qui ne doit rien à celle de la fièvre de l'or, et qui
continue à attiser les passions et l'admiration des hommes.
Seule
demeure la découverte engendrée par le voyage. Et cette flamme du
grand voyage est une drogue. C'est une fièvre qui ne vous quitte
plus. On la recherche. On l'anticipe. C'est exactement ce que dit
Kessel au tout début de son récit : « Les
grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence
avant le départ même. On ouvre un atlas, on rêve sur les cartes.
On répète les noms magnifiques des villes inconnues... »
[ch.I,pp.17-18]. Tout voyageur invétéré se retrouvera en lisant
ces lignes. C'est ce qui fait de Kessel un fantastique écrivain du
voyage.
Christian
Sorand,
Bangkok, mai 2015
Bibliographie :
- Académie Française: http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/joseph-kessel
- L'Express/ Joseph Kessel : Le nomade éternel : http://www.lexpress.fr/culture/livre/ami-entends-tu-kessel-le-nomade-eternel_811743.html
- Wikipedia (English) : http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Kessel
- Babelio – 'La Vallée des Rubis' : http://www.babelio.com/livres/Kessel-La-vallee-des-rubis/45004
- Lectures critiques / Baptiste Moussette : http://lecturescritiques.fr/la-vallee-des-rubis-joseph-kessel/
- L'Express/ Vidéo – La vallée des rubis : http://videos.lexpress.fr/actualite/monde/video-mogok-la-vallee-des-rubis_1498302.html
- Livres-online/La Vallée des Rubis : http://www.livres-online.com/La-Vallee-des-rubis.html
- Troglonautes/ De la littérature souterraine / La Vallée des Rubis : http://www.troglonautes.com/De-la-litterature-souterraine-La-vallee-des-Rubis-de-Joseph-Kessel_a1150.html
- Mozambique: A Ruby Discovery for the 21st Century : http://www.gia.edu/gia-news-research-mozambique-expedition-ruby-discovery-new-millennium
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