Followers

Thursday, November 30, 2017

Le Temple d'Argent, Chiang Mai

Wat Srisuphan [วัดศรีสุพรรณ]
Le Temple d'Argent en fin d'après-midi.
Ancienne capitale du royaume Lanna, Chiang Mai est connue pour ses nombreux temples. Dénommée comme étant « la rose du nord », la ville conserve également une longue tradition du travail de l'argent.
Entrée de l'ubosot.
Dans la partie sud, à proximité du canal entourant la ville historique, se trouve un quartier connu pour le travail de l'argent. La rue Wualai possède encore des boutiques exposant le travail des artisans. Dès 1501, pendant la dynastie du roi Mangrai, il existait déjà ici un temple aujourd'hui disparu. En 2004, l'abbé du monastère bouddhiste prit la décision d'utiliser le savoir-faire des ouvriers du quartier pour édifier un temple de métal argenté. Le travail de l'
ubosot (salle d'ordination) est maintenant achevé et offre un spectacle véritablement unique par sa conception atypique et par la profusion du détail artistique.
Certaines reliques sont en argent, mais la plupart des éléments utilisent un
Statue du dieu Ganesh
alliage de zinc et d'aluminium. La statue du dieu Ganesh, à tête d'éléphant, située à l'extérieur de l'
ubosot, est en argent et or, sous une ombrelle d'argent [chatra], signe du respect envers les dieux et les rois.
Les scènes taillées sur les parois sont étonnantes par leur diversité et leur minutie. L'intérieur du sanctuaire, où seuls les hommes sont autorisés à entrer, est un assemblage de vagues bleues et de plaques de métal évoquant les continents de la terre.
On comprend qu'il a fallu des années pour réaliser un tel édifice. Il s'agit d'un lieu exceptionnel dont il n'existe aucun autre exemple en Thaïlande tout au moins.
Christian Sorand

Autre article du Blog (en anglais) :

Autres liens :

Entrée du sanctuaire
Vue de l'autel.
Vue d'une fenêtre intérieure.
Vue d'un fenêtre extérieure.
Décoration à l'entrée.
Bouddha protégé par le serpent.
Partie arrière de l'ubosot.
Scène de façade.
La crête du sanctuaire à l'éffigie du nombre 7.

WAT INTHRAWAT [วัดอินทราวาส], environs de Chiang Mai

L'élégance classique du temple de style Lanna.
Les amateurs de découvertes authentiques, comme les voyageurs indépendants, fuyant les hordes du tourisme de masse, aimeront la beauté tranquille de ce petit temple de la banlieue sud de Chiang Mai.
Singha de l'entrée.
Il existe certes de nombreux autres temples [wat, en thaï] à Chiang Mai invitant le passant curieux à une pause insolite. Wat Inthrawat, connu localement sous le nom de Wat Ton Kwen [
วัดต้นแกว๋น], conserve tout de même une atmosphère particulière à la fois par sa situation et l'originalité de son style architectural.
Il a été récemment restauré et il est soigneusement maintenu dans son état primitif. Or ce temple offre quelques surprises tout à fait inhabituelles.
Tout d'abord, Wat Inthrawat est situé dans le district rural de Hang Dong, à environ 13km au sud-ouest de Chiang Mai. Perdu au milieu d'une zone résidentielle de campagne, il n'est pas facile de trouver ce joli petit temple, véritable gemme cachée. Cela explique donc pourquoi il attire peu de visiteurs. A vrai dire, lorsque j'y suis allé, j'étais non seulement le seuls étranger, mais aussi le seul visiteur du lieu ! De plus, ce temple n'appartient pas à une communauté de moines, comme d'autres le sont. L'emplacement, et donc son isolement, contribuent à transmettre une forte impression de quiétude quand on s'y trouve.
Le nord de la Thaïlande appartient à l'espace culturel Lanna, dont l'architecture est une particularité distinctive. Wat Inthrawat en est un parfait exemple par la rigueur de son plan, mais aussi par sa décoration parfois surprenante.
Ce petit ensemble architectural est bâti dans un enclos épousant la forme d'un carré. L'entrée est
Le Naga protecteur.
située à l'Orient, comme il se doit, gardée par deux lions-Singha. Le carré est une représentation symbolique de la Terre. C'est ce qu'évoque le mandala hindou dont il dérive. Le Bouddhisme Theravada de Thaïlande a conservé les préceptes de la mythologie hindouiste. Le Singha est donc le lion protecteur de l'Himalaya. Or justement, le temple figure comme une image symbolique de la montagne sacrée du monde hindouiste et bouddhiste, le mont Meru. Dans la mythologie, une mer de sable entoure la chaîne du Mont Meru, axe du monde et passage des morts vers le royaume des dieux. L'espace intérieur de Wat Inthrawat est donc fait de sable. C'est la première particularité du lieu. Le viharn central (hall d'assemblée) est donc une image du mont Meru orienté en direction du soleil levant. Il est entouré par une galerie ouverte en forme de U. Sur le côté droit de la galerie sud, on aperçoit une batterie de percussions destinée aux annonces religieuses. Seconde particularité : une autre galerie se détache perpendiculairement, sur la face nord-est. Le viharn a conservé sa structure traditionnelle en bois de teck poli par les ans puisque la construction initiale date de 1858. La rampe
Détail d'une paroi latérale.
d'escaliers du sanctuaire est gardée cette fois par deux magnifiques Nagas en pierre. Selon la mythologie, le Naga est le serpent protecteur des eaux. Son allure s'apparente au dragon chinois. Le toit du viharn est triple, constitué de deux sections inclinées formant un triangle. Chaque côté du pignon possède une frise ondoyante symbolisant le Naga et une crête où on distingue Hamsa, le cygne de la mythologie hindoue.
La sobriété intérieure met en valeur les colonnes laquées de rouge et de dorures. De touts petites fenêtres à barreaux en bois filtrent la lumière extérieure en créant une atmosphère de caverne à l'intérieur du sanctuaire. Il s'agit probablement d'une volonté délibérée propice à la méditation et à la prière.
Le bois des parois externes est sculpté de motifs géométriques entrecoupés de quelques figures
Architecture intérieure.
mythologiques. La galerie ouverte, qui fait face aux marches de l'entrée du sanctuaire, est un autre ajout atypique. Cette partie a servi en son temps à abriter une relique située aujourd'hui dans un autre temple. Mais là encore, l'architecture du toit, offre une nouvelle caractéristique. Au lieu d'avoir un Naga stylisé descendant du creux du toit, on y voit une étrange effigie animale qu'il est rare de voir ailleurs.
Wat Inthrawat offre donc un spectacle tout à fait exceptionnel par sa grâce et par son architecture que le quotidien Bangkok Post qualifie tout simplement de « chef d'œuvre Lanna » (voir lien ci-dessous).
Christian Sorand

Liens:

Détail du toit du viharn.
Une autre frise de la galerie annexe.
Figure mythologique d'un toit.

Monday, November 27, 2017

Doi Inthanon [ดอยอินทนนท์]

Panoramic view from the two chedis
Doi Inthanon is the highest peak in the country at about 65km SW of Chiang Mai. The summit towers at 2,565 m and is easily reached by road. The mountain range is densely forested and has many scenic waterfalls. It is also one of the fourteen original national parks in Thailand. It is the home of a great many bird species and offers a very diverse ecosystem. Due to the coolness of its altitude, there are plants that usually can only be seen in more temperate climate like Hortensia (Hydrangea genus), Fuchsia or tree ferns (Cyatheaceae). It has also become a place suitable for growing coffee. There are rice terraces there as well as a few Karen villages - a minority group among the tribal communities of northern Thailand.
Within the park, there are a few landmarks that are worth the trip:
-Mae Klang Waterfall at the foot of the mountain, just after the park checkpoint, is a spectacular
Mae Klang Waterfall
waterfall cascading in several tiers. The highest is about 25 m high and is easily reached by foot.
-Ban Pha Mon area, half way to the top is a scenic valley with rice paddies, where you can stop for coffee or a meal. It also offer a few accommodations.
-The Two Chedis about 5km before the top offer a spectacular view. One of the chedis (Thai for stupa) was erected in 1987 to honor King Bhumibol Adulyadej's 60th birthday, whereas the second was built in 1992 to honor Queen Sirikit's 60th birthday. A landscaped garden there offers a good example of the various plants species found in the park.
The trip to Doi Inthanon can easily be done in just a day from Chiang Mai but it is nicer of course to plan some more time there if you intend to hike or see more hidden places in the mountain.
Christian Sorand
Map of the park.

A few useful websites:


Bamboo bridge over a creek
Rice paddies at Ban Pha Mon
The King's chedi
The Queen's monument & garden

Flower species found at Doi Inthanon:

Hortensia
Rhododendron
Fuchsia
Angel's Trumpet (Datura suaveolens)





Panoramic view of Ban Pha Mon

Sunday, November 26, 2017

Le Temple de l'Aube [วัดอรุณ]

Wat Arun revisité
Wat Arun et le fleuve Chao Phraya au couchant.
Site iconique de la 'Cité des Anges', le Temple de l'Aube vient de faire peau neuve après plusieurs
Le nouveau visage de Wat Arun
mois de travaux de réfection. Outre le message symbolique légué par la construction de ce monument, sa longue rénovation indique à quel point la Thaïlande attache d'importance à son glorieux héritage. On s'aperçoit également qu'il existe encore ici des artistes capables de reproduire les gestes et les emblèmes transmis depuis des temps immémoriaux.
Par son histoire, par ses proportions et par son message architectural, le temple de l'Aube est donc bien un lieu apte à représenter la capitale royale du Siam.

L'histoire de Wat Arun.
L'histoire du temple remonte à la destruction de l'ancienne capitale royale d'Ayutthaya, détruite par les troupes birmanes. Le général des armées siamoises en déroute était devenu le nouveau monarque. Quand donc le roi Taksin est arrivé à Thonburi en 1768, sur la rive droite du fleuve Chao Phraya, le jour pointait et il eut une vision en voyant ce temple alors appelé 'Wat Makok'. Il l'a rebaptisé Wat Chaeng, le 'temple de l'Aube' en thaï. La nouvelle capitale fut donc établie à Thonburi.
Niche de la paroi
Le monastère a tout d'abord abrité le célèbre Bouddha d'émeraude [
พระแก้วมรกต, Phra Kaeo Morakot]. Cette célèbre statue en jadéite se trouvait à l'origine à Vientiane au Laos (Vat Phra Kèo). En 1778, après le siège de Vientiane, le général thaïlandais Chao Phraya Chakri emmena la statue à Thonburi. Elle se trouve dorénavant à Wat Phra Kaew, le sanctuaire du Grand Palais de Bangkok-Rattanakosin depuis 1784.
À la mort de 'Taksin le Grand' en 1782, une nouvelle dynastie, voit le jour, celle des Chakri. Il s'agit de la lignée des souverains modernes du royaume. Après le décès de Rama IX, en octobre 2016, son fils est devenu le nouveau monarque sous le titre de Rama X. Le premier en titre fut donc le général Chao Phraya Chakri devenu Rama I. Il décida de quitter la rive de Bangkok-Thonburi et de créer une nouvelle capitale de l'autre coté du fleuve, à Bangkok-Rattanakosin.
Le temple de l'Aube a été rénové bien plus tard, entre 1824 et 1851, sous le règne de Rama III. Le prang central (pagode de style khmer) est agrandi et décoré d'éclats de porcelaine destinés à briller au soleil levant. Le nom du sanctuaire dérive du dieu hindou Aruna (dieu de l'aube), celui qui accompagne les premiers rayons du soleil.
Plan du monastère en 3D.
Les proportions du temple.
Le temple de l'Aube est devenu l'édifice iconique de Bangkok par ses dimensions imposantes. Il
Détail d'un prang latéral.
existe deux entrées latérales sur chaque face, soit donc un total de huit accès différents. Le
prang central a une circonférence de 234m à la base et mesure environ 80m. (Sa hauteur varie toutefois selon les sources consultées.)
Cet imposant ensemble architectural est conçu sur un plan carré. Quatre prang latéraux marquent les angles, tandis qu'au centre se dresse un cinquième prang de proportion massive dominant l'édifice.
Trois terrasses donnent accès au prang central. Chacune représente une étape de la vie religieuse hindouiste. Le concept architectural revêt une signification symbolique comme c'est souvent le cas.

L'interprétation symbolique de son architecture.

Plan schématique du temple de l'Aube (Wat Arun)
Si la plupart des descriptions consultées reconnaissent la symbolique du temple, peu en font une analyse explicative.
Le schéma ci-dessus tente d'en résumer l'interprétation basée sur son plan, son orientation, et les différents symboles figurant dans les nombres ou la conception. Le symbolisme architectural demeure un legs du passé pour les générations futures. Le message de la pierre revêt donc une dimension tridimensionnelle en architecture.
3.1.Le plan.
Selon les critères orientaux, le plan carré est une base de fondation primordiale. Parmi les quatre
Un prang latéral
symboles universaux, le carré représente la terre. Par extension, il contient les quatre points cardinaux que l'on représente souvent par ce qu'il est convenu d'appeler la rose des vents. Dans la cosmogonie hindoue cette orientation joue un rôle majeur.
Les villes anciennes, comme les sanctuaires, épousent la forme d'un carré. C'est le cas par exemple de la villes chinoise de Xi'an ou de la Cité interdite de Beijing. La vieille ville de Chiang Mai, au nord de la Thaïlande, en est un autre exemple. Le même concept s'applique aux sanctuaires: Angkor Vat (au Cambodge) ou Borobodur (à Java). Il s'agit d'une représentation symbolique de l'élément terre. Or, dans une perspective religieuse thaïlandaise, c'est aussi l'image du mandala hindou.
3.2.L'orientation.
Le deuxième aspect d'importance concerne l'orientation du sanctuaire khmer auquel l'architecture de Wat Arun appartient. Le temple est orienté face à l'Est, dont le gardien est le dieu védique Indra.
Le schéma du temple de l'Aube, ci-dessus, fait donc état des directions. Ajoutons que les quatre enceintes du plan sont percées de deux portes, dont les principales sont à l'Est face au fleuve.
3.3.Les représentations symboliques.
Chacun des angles du quadrilatère possède un prang de style khmer. Ce trait caractérise un grand
Escalier du prang central.
nombre de sanctuaires thaïlandais. À Wat Arun, chaque
prang d'angle conserve l'image d'un des quatre dieux protégeant les quatre orientations terrestres.
Le prang principal se dresse au centre du plan. Il domine l'ensemble car il s'agit d'une représentation du mont Meru, montagne sacrée de l'Himalaya, axe de la Terre et passage du monde des mortels à celui des dieux. Les escaliers donnant accès aux terrasses sont d'une raideur exceptionnelle. Ils symbolisent la difficulté des efforts sur la voie du Nirvana. La structure du prang central est constituée de 3 terrasses successives surmontées de 3 sections supplémentaires. La première sert de base et représente les 31 royaumes de l'existence [Traiphum] ; la seconde [Tavatimsa] est celle du paradis gardé par Indra sous la forme de 4 petits prang ; le cône final [Devaphum] symbolise le sommet du mont Meru et est surmonté par « l'arme d'Indra » [vajra].
3.3.1.Les nombres : 1, 3, 4 et 5
-le nombre 1 est le Brahman, le concept de l'esprit cosmique suprême, créateur de la triade.
-le nombre 3 est le plus sacré car il représente la Triade hindoue : Brahma (le créateur), Vishnu (le conservateur) et Shiva (le destructeur). Cette incarnation est symbolisée par les trois terrasses d'accès au prang central.
-le nombre 4 représente les directions terrestres gardée par un dieu des vents: Kubera (au Nord), Yama (au Sud), Indra (à l'Est) et Varuna (à l'Ouest).
-le nombre 5 est celui des 5 éléments en Asie : bois, feu, eau, terre et métal ; c'est aussi la somme du yin (noir, principe féminin, porteur du chiffre 2) et du yang (blanc, principe masculin, porteur du chiffre 3). Dans l'hindouisme, le 5 est aussi le symbole du corps vivant et celui de la Terre.
3.3.2.Les formes architecturales. (voir le schéma proposé)
Céramique de la paroi.
On voit donc que cet ensemble architectural est une image symbolique du monde cosmique dont la Terre (le quadrilatère de l'enceinte) en est le miroir.
La forme circulaire du prang est un dérivé du cercle cosmique, sachant que la grande structure centrale (le point, axe du monde) est l'image du mont Meru, montagne sacrée de l'Hindouisme et du Bouddhisme.
Si à cela on ajoute les points cardinaux formant deux croix [ + et X], on obtient alors une évocation des quatre symboles universels primordiaux : le point, le cercle, la croix et le carré.
Une vue aérienne de l'ensemble révèle ainsi un gigantesque mandala (visible sur le schéma).
Frise du prang central faite de céramique.
3.3.3.Les symboles figuratifs.
Les statues entourant l'édifice appartiennent principalement à la mythologie hindoue. On a déjà évoqué la présence de la Triade ou des gardiens des points cardinaux. On y rencontre également Garuda, Ganesha, Erawan et une multitude de personnages mythiques.
Sculptures et faïences.
Il faut toutefois mentionner que le
prang central est surmonté par une sorte de fourche [vajra] représentant l'éclair, prérogative du dieu Indra. Cette arme surnaturelle possède 7 pointes, composées d'une pointe centrale et de 6 pointes latérales sur les 2 faces. Une tradition hindoue mentionne que le soleil a six rayons et qu'Indra a utilisé cette arme pour vaincre le Soleil. Ce détail mythologique évoque peut-être une nouvelle allégorie dans l'histoire du temple de l'Aube.
Les parois du sanctuaire sont décorées d'éclats de céramique.
Détail de décoration
Cette faïence provient des cargaisons des jonques chinoises remontant le fleuve pour le commerce. Un grand nombre de Chinois étaient en effet venus s'établir sur les rives du Chao Phraya. Cette population est à l'origine du Chinatown de Bangkok. Le roi Taksin était lui-même issu d'une famille qualifiée du terme sino-thaïlandaise. On comprend alors pourquoi certains éléments de Wat Arun rappellent la culture chinoise (les gardiens chinois situés à la base de l'édifice central). Il en va de même d'autres sanctuaires locaux sur la rive de Thonburi, tout particulièrement.

Il n'est donc pas surprenant si la rénovation de Wat Arun a nécessité plusieurs mois de patient travail. L'assemblage de la faïence chinoise décorant les parois a été refaite minutieusement. La couleur du monument est dorénavant crème. Wat Arun offre fièrement son nouveau visage sur la rive du Chao Phraya.
Vue nocturne de War Arun
Ajoutons que l'ensemble architectural fait partie d'un monastère de style thaï classique. Le hall d'assemblée [
uboshot] mérite la visite et possède de magnifiques peintures murales.
Les premiers rayons du soleil sur le fleuve continuent à faire scintiller la faïence de Wat Arun. Malgré tout, le meilleur moment pour contempler la majesté et l'élégance du sanctuaire est au coucher du soleil depuis la rive de Rattanakosin. C'est à ce moment-là que le cycle cosmique a bouclé sa course dans la plus belle magie visuelle et spirituelle, dont Wat Arun en est le reflet.
Christian Sorand


Une vue de Wat Arun avant sa rénovation depuis la rive gauche du Chao Phraya.

Wednesday, November 8, 2017

Royal Cremation in Bangkok


A lavish show of splendor to a beloved monarch


On 13 October 2016, King Bhumibol Adulyadej of Thailand passed away at the age of 88 after a
The Phra Meru Mas
long reign of 70 years. Known as the 'Father of the Nation', he succeeded in being widely loved in the country. In all fairness, he did a lot during his life-time for the people of his country. His body has been embalmed for one year to allow people to pay their respect to their beloved king. Literally, millions of Thais came on a daily basis to see their sovereign. Crown as
King Rama IX, his royal title bore an auspicious nº 9, a highly symbolic number in Thailand as well as the rest of the East.
The King died on a Thursday and his funeral was also held on Thursday, October 26. The date was probably chosen as an appropriate time for the royal cremation according to the Buddhist beliefs. The King had the status of a half-god. The military junta exploited the event during a year-long National mourning to strengthen their grip and the role of the monarchy.
The Royal Crematorium as a symbolic representation of Mount Meru
The Royal cremation: a showcase of Siamese tradition.

A reminder of the royal irrigation
The open, public field in front of the Grand Palace known as Sanam Luang [สนามหลวง , royal turf] became the site of the royal pyre, where the country's best craftsmen displayed their skills in the construction of a lavish Thai monument dedicated to the glory of a beloved monarch. It took one full year for the monument to be completed.
Everything was planned according to beliefs and tradition. It may have been a sad situation, but the occasion was also meant to be a joyful moment. According to the religion, it was a time when King Rama IX would ascend to paradise.
The golden crematorium was built in a square shape (a representation of the Earth) and had 4 levels up to the the royal crematorium [Phra Meru Mas] 50 meters high. It represented symbolically Mount Meru, the center of the Universe,
Symbolic royal details
from where the dead ascend to heaven. It was surrounded by 8 lower towers representing the mountains around Mount Meru but at the same time it is a tribute to Rama 9 in the center.
There are about 500 animals represented as an illustration of the Hindu or Buddhist mythology. Besides the majestic proportions of the monument, the artists have carved an array of symbolic figures all around. They are:
-The Himavanta Forest Creatures: Garuda, the bird; Tinna Singha, the lion; the Naga, the giant snake; Kotchapaksa, the elephant-headed bird; Bundu Ratchasi, a sort of striped lion; Hemmarat, a swan-headed lion; Subanhera, a cross between a garuda [suban] and a crocodile [hera]; Ngaisai, a cross-breed between a tiger and a horse.
-The Four Great Gods: Indra, the presiding god of heaven and earth; Brahma, the four-faced god of creation; Narayana, the protector of heaven, earth and hell; Shiva, the destructor of evil.
Mythological animal
-The Four Guardian Deities symbolizing the four directions: Lord Dhatarattha (the East), Lord Virulhaka (the South), Lord Virupakkha (the West), Lord Vessavana (the North).
These 3 main groups stress the importance of number 4 in the making of the monument. It is also interesting to note that 3 x 4 gives another magic number: 12, which can also be decomposed in 1 + 2: 3 (the three groups above).
It is interesting to see how much detail and symbolism were put into the ceremony at a time when the symbolic value of things seem to have vanished. We could also add that during the final procession, there were 1,000 soldiers dressed in a colorful traditional manner and that they turned 3 times counterclockwise around the crematorium. Usually, during Buddhist ceremonies, the circumnavigation is done three times in a clockwise procession. Going the opposite direction is unusual and can be interpreted as a way to go back to the beginning of time.


A once-in-a-lifetime event.

This unique moment reveals two things. First, the impact King Rama IX had on his people. There
Deva holding a sunshade
might never been another opportunity to witness such a grandiose ceremony. Secondly, it shows Thailand affection to tradition and most importantly that there still exists here a deep knowledge of the heritage and a propensity to carry it on.

Des funérailles grandioses (Le Petit Journal) - French.
The ceremonial cost has been estimated to 76M of euros or 90M of US dollars. This is a very high price to pay. The country rulers will argue that the nation had no limit to show the respect they ought to show to their beloved king. On the other hand, elevating a monarch to the rank of a half-god may still work in a country like Thailand but it is not certain it is perceived as such anywhere else or even in some spheres of the Thai society. Now that a page has been turned, every one seems to agree that the country has stepped into a new era with lots of question marks.
Nevertheless, the royal cremation was a showcase of grandeur and artistry seldom seen in our modern societies. This royal tribute revealed the persistence of an old Siamese culture and this is exactly what the military junta wanted to show in their role of 'the guardians of the monarchy'.
Christian Sorand

Other links:

Image History of the Phra Meru Mas © Bangkok Post:
A.Mythology figures. 
B.More mythology figures
C. Royal Procssions
D. Royal Processions
Royal Chariot and Palanquin
Photo Gallery of the site:
A tribute to King Rama IX agricultural program.
Statues display



Group of elephants.
Staircase to the Royal Pyre
More mythological animals.
Evening reflection.
Zebu and cows.
Perspective
Statue of an animal
Statue of Garuda

Sunset over the Royal Crematorium site