Lors
de mon dernier passage à Paris, j'ai pu aller voir une superbe
exposition consacrée à Jacques Chirac, au musée du Quai Branly.
C'était une remarquable rétrospective pour deux raisons. D'une part
pour la diversité et le choix des collections présentées. Et
également pour avoir mis à l'affiche l'histoire d'un homme hors du
commun, à l'origine du musée des Arts premiers. La visite de ce
musée et de ses collections est d'une valeur inestimable.
Toute
politique mise à part, cette exposition révèle l'incroyable destin
d'un
homme politique, qui, de maire de la Ville de Paris, est devenu
ministre et finalement Président de la République Française. Or ce
sont justement les valeurs d'un homme exceptionnel que l'on a pu
ainsi découvrir. Celles d'un humaniste moderne dont la vie entière
semble avoir été influencée par les cultures de l'Autre. On savait
que Jacques Chirac portait un intérêt particulier pour l'Afrique.
Certes, l'art africain avait déjà influencé un grand nombre
d'artistes du XXe, dont Picasso, Matisse ou Giacometti. On
connaissait moins par contre la profonde admiration de Jacques Chirac
pour l'Extrême-Orient. Ce qui explique peut-être pourquoi, son
épouse et lui décidèrent d'adopter une jeune vietnamienne.
Parcours de l'exposition |
Que
cet attrait personnel pour les cultures de l'autre ait eu une
influence sur l'étonnant destin de cet homme au parcours atypique,
cela ne fait aucun doute. Que cela ait contribué à rendre Jacques
Chirac un personnage mondialement respecté, en fonction justement de
ce « dialogue des cultures », est une évidence.
Identique à un masque, la fonction politique ne montre pas toujours
le vrai visage de l'homme qui se cache derrière. C'est
d'ailleurs
l'intérêt majeur de cette très belle exposition-rétrospective.
Ces masques présentés justement, qu'ils soient d'Afrique, du Japon,
ou d'ailleurs, sont les témoins universels du dialogue humain. On
pense ainsi à « La
Voie des Masques »
de Claude Lévi-Strauss, mais aussi au dramaturge William Shakespeare [ 'L'Ombre du Masque' ]. En
voyant côte à côte des masques du Nô ou du Bénin, on peut ainsi
mieux saisir le dialogue invisible de l'Homme ['Le Masque et l'Histoire' de Céline Moretti-Maqua ].
En fonction d'un intérêt et d'un parcours personnels, je me suis senti impliqué par cette exposition reflétant pleinement l'esprit du XXe siècle. L'hommage rendu à l'homme, celui-là même qui fut à l'origine de la création du musée du Quai Branly, a donc contribué
à rendre Jacques Chirac, plus sympathique et surtout tellement plus
sincère dans ses convictions du « dialogue des cultures ».
On pourrait même ajouter qu'il n'est pas improbable que c'est souvent ce que les Français
attendent du premier personnage de l'État.
Christian
Sorand
Affiche expo coloniale 1931 |
Citations |
4 masques de l'expo |
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