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Saturday, November 5, 2022

CARTHAGE today.

 

The Punic harbors

Visiting Carthage nowadays can be delusive. It gives you the impression of being in a quiet and prosperous suburb. Its spotless streets and avenues are lined with trees and flowers. Secret gardens hide behind the high walls of its many luxurious mansions. The former Punic lakes look like an integrated landscape planning, where a few fishermen throw their lines to catch fish. A tiny sandy beach runs along the coast with palm trees giving the illusion of being in an exotic seaside resort. 

Indeed, this is what Carthage looks like today. Yet, some of its Unesco-protected vestiges set the clock back in time. The most conspicuous monuments are Roman: the Baths of Antoninus by the sea or the Theater and Odeon by the hillside. The former Amphitheater lies in a hollow on the way to Sidi Daoud and La Marsa. A magnificent Aqueduct used to bring fresh water from the hills of Zaghouan in the south. The field of its intricate ruins is still an impressive sight, just outside La Marsa. But perhaps, the most fascinating site is what is known as the Roman Villas. For the curious visitor, there is a collection of outstanding mosaics hidden under a hill hollow near the entrance. One may regret that there is still no place to keep this secret collection in full view of the public!

Carthage Roman ports

In Rome, Cato the Censor kept repeating: "Carthago delenda est" to fuel the total destruction of Rome's most famous rival. But in reality, Carthage was not fully destructed as the legend goes. Punic ruins are still lying underground. The Tophet was only discovered in the 20th century. Its name stands for a cemetery dedicated to children. The imaginative fiction of Gustave Flaubert's 'Salammbô' spread the myth of a place for children's sacrifices. But the archaeologists have demystified the assumption. We know now that it was


most certainly a cemetery for disabled children or animals put under the protection of the Phoenician patron goddess Tanit(h). This deity was worshipped by both the Phoenicians and the local Berbers. The fusion of this encounter gave the Punic appellation. 'Kart-Hadasht' means 'new city' in the Semitic Phoenician language. Carthage was founded in 814 BCE by Elissa - a Princess of Tyre - later called by the Greeks 'Dido' meaning either the 'beloved' or more commonly the 'wanderer'. As it should, Carthage is sealed by a well-known myth of foundation. Part of the former Punic walls was found by German archaeologists as well as house foundations nearby.

The most obvious Punic legacy remains the former naval ports that seem so integrated into their surroundings that we tend to believe they are simply a natural section of the local landscape. But sadly, the ruins of ancient Carthage still lie underground. For obvious reasons, they cannot be dug out.

The Antiquity is not the sole past of Carthage. The place became also a major hub for early Christianity. Carthage was the home of the Christian Fathers of the Latin Church: Tertullian (c.160-225), or Cyprian (200-258 CE), as well as Saint Augustine of Hippo (354-430 CE). The latter was born in Tagaste, currently Souk-Ahras in eastern Algeria. On the road leading from the Presidential Palace to Sidi Bou Said, you can still view the ruins of St.-Cyprian church and the nearby Ste.-Monique's (St.-Augustine's mother). The top of Byrsa Hill ('bursa', a Greek word for an ox hide), is linked to the myth of Carthage), and is crowned by the former St. Louis Cathedral (built in 1890), which is now called the 'Acropolium' of Carthage. During the Eighth Crusade, Louis IX of France died there of dysentery in 1270. The archaeological museum of Carthage used to stand there as well but it has currently been closed for renovation. However, Paleochristian art can be seen at the Roman and Early Christian Museum, on Carthage's main central road.

But the history of Carthage rarely mentions its early inhabitants: the Berbers. They were here before the Phoenicians arrived. They owned the land and the founding of Carthage was submitted to a lease, which the Phoenicians duly acquitted. As the Tyrians spoke a Semitic language, it was not too hard for each of them to communicate, as the Berbers spoke a Libyco-Berber language of Chamito-Semitic origin. The ancient Egyptian language was of the same linguistic branch. The local social diversity blended into what we call the Punics. But it is useful to mention that the city of Tunis had long been a steady Berber settlement even before the founding of Carthage. Yet, when the Romans colonized this area in northern Africa, they Latinized the name of the indigenous group as the 'Afri'. Since the continent had still not been named properly, it became Africa, the land of the Afris. At the time of early Christianity, Tertullian, Cyprian, Monique, and Augustine were all of Berber origin. 

Exploring the ruins of Ancient Carthage

Evidently, Carthage has long been a crucial hotspot in the Mediterranean, both geopolitically and historically speaking. We are not far from believing that it has also profoundly affected the hearts and the minds of Tunisian people.

Christian Sorand

A residential home


The Bay of Tunis


Fishing boats at the Punic ports

Seafront beach

Mosaic design
 
The caption at the Paleo-Christian Museum


Another view of one of the Punic naval ports

Thursday, November 3, 2022

Sidi Bou Said en quelques images.

 

Baie de Tunis

Perchée sur son promontoire de lumière, vêtue de bleu et de blanc, un doux parfum de jasmin surgit comme dans un rêve, voici Sidi Bou Said en 12 clichés cherchant à en capturer l'indescriptible essence.

Et pour célébrer le charme des lieux, suggérons de lire et de distiller les premières strophes d'un poème d'Adrien Cannaméla :

Sidi Bou Saïd

Rues escarpées-mystère
Qui découvrent la mer
Au fur et à mesure
Dans son écrin d'azur.

Murs blancs, fenêtres bleues
Un soleil généreux
Voûte d'un ciel limpide
À Sidi Bou Saïd

Envolée de moucharabieh

Porte au jasmin

Porte royale

Le jasmin

Le bougainvillier

Jarres en garde

Toile oubliée

Luminescence

Balcon sur la baie

Souvenirs en bleu, en blanc et en rouge de Tunisie

Au jardin du Délice

Voici également un très beau texte de notre ami Hatem Bourial, écrit en 2017 : "La fuite vers Sidi Bou Said".

Et enfin un article de mon cru, écrit en 2014 pour Tait d'Union Magazine à Hong Kong : "Un balcon andalou ouvert sur la mer".

Christian Sorand

Tuesday, November 1, 2022

SIDI BOU SAÏD : Le Café des Nattes

 L'une des particularités de Sidi Bou Said est celle d'avoir un vaste éventail de cafés, certains très célèbres, d'autres ayant un charme tunisien bien particulier.

August Macke -
Le Café des Nattes
Pourtant, le café des Nattes, pratiquement inchangé depuis des décennies, reste un lieu mythique indiscutable. Situé sur une éminence, au cœur du village, il semble en être l'âme. Sa volée d'escaliers, tout au bout de la rue centrale, lui confère une aura de sainteté altière. On en gravit les marches comme si on se dirigeait vers un sanctuaire. N'est-il pas d'ailleurs le Temple du café, ce nectar des dieux, sollicitant la pause, la contemplation et le plaisir du goût? Mais au fait, n'est-ce-pas là une fausse conjoncture? On peut certes y prendre un café, mais nous sommes ici dans le royaume du thé vert à la menthe! Le magnifique samovar qui trône dignement à l'intérieur de la salle commune nous le rappelle! Cet asile olfactif et du goût célèbre avant tout l'art du thé, qu'il soit brut, aux amandes ou aux pignons... Et le serveur portant chéchia et jasmin à l'oreille, vous l'apportera dans un verre, sur un plateau argenté et ciselé. Alors, en trempant vos lèvres dans l'or du breuvage, le bleu et le blanc du paysage vous font rêver à des horizons de douceur et d'envoûtement. Toute la magie des lieux fait ainsi son effet. Il est difficile de s'en échapper. Tant et si bien, que chaque fois qu'on revient ici, on se sent attiré par ce besoin irrésistible de s'asseoir au café des Nattes. Incha'Allah!

Christian Sorand

L'envolée du Café des Nattes

Salle intérieure

L'antique samovar

Fenêtre ouverte sur la baie de Tunis

La grande salle aux nattes

Monday, October 31, 2022

Monastir : le Mausolée de Bourguiba.

Panorama de Monastir avec l'esplanade du mausolée (à droite)

Habib Bourguiba

Habib Bourguiba
(1903-2000) est à la fois le libérateur de la Tunisie et le père fondateur de la république. Il a été le premier président de la République tunisienne de 1957 à 1987. Il est connu pour avoir libéré le statut de la femme dans le pays. Il est originaire de Monastir et c'est donc la raison pour laquelle son mausolée se trouve ici.

Habib Bourguiba (Wikipédia)

L'édifice de marbre blanc se trouve dans l'enceinte du principal cimetière de la ville, à proximité du Ribat (la citadelle). Construit du vivant de Bourguiba en 1963, le mausolée se trouve au bout au bout d'une vaste allée longue de 200m et large de 30m. Il s'agit d'un monument de style arabo-musulman moderne avec des caractéristiques propres au pays. 

Mausolée de Bourguiba (Wikipédia)

La grandeur majestueuse de ce monument est l'œuvre d'un architecte juif, né en Tunisie, Olivier-Clément

Olivier-Clément Cacoub

Cacoub (Tunis, 1920-Paris, 2008). Il a été le lauréat du Grand Prix de Rome en 1953 et a réalisé un grand nombre de projet en Tunisie, mais aussi en Afrique, particulièrement à Yamoussoukro, la capitale de la Côte d'Ivoire. C'était également un ami proche du Président Jacques Chirac (1932-2019). Cet architecte représente donc un lien hautement symbolique des liens amicaux post-coloniaux entre la Tunisie et la France. À ce sujet, il faut d'ailleurs rappelé que Habib Bourguiba est l'un des quatre fondateurs de la Francophonie, chère au cœur de Jacques Chirac.

L'œuvre des grands architectes contient toujours une part de symbolique. C'est un lien durable permettant la transmission d'un message universel.

On retrouve la trace de certains de ces éléments ésotériques quand on se penche un peu plus précisément sur certaines symétries ou certains détails de la construction.

  • Le classicisme de la conception générale du mausolée suit une stricte symétrie : architecture hexagonale des deux édifices situés au début de l'esplanade, la masse blanche du mausolée, flanqué de deux minarets de 25m et l'utilisation de trois dômes.
  • Le style du mausolée est lui-même triple : s'il est moderne d'apparence, il contient aussi un style arabo-musulman classique, agrémenté d'un style tunisien caractéristique sur la façade de l'entrée principale.
  • L'aspect binaire de la vie terrestre est marqué par l'opposition entre le blanc et le noir. On remarquera que la blancheur caractéristique de l'ensemble souligne la part de quasi sainteté attribuée au père de la nation. Cette bipolarité est rappelée par les double monuments hexagonaux et les deux minarets. On trouve également une opposition entre la couleur du dôme central (doré) et les deux coupoles qui l'accompagnent (vert). L'or du dôme est associé au concept de la divinité, tandis que le vert des coupoles est à la fois une marque islamique, mais aussi une caractéristique du continent africain. Or, il ne faut pas oublier que l'Ifriqyia est la terre tunisienne, celle qui a donné son nom à tout le continent.
  • La masse quadrangulaire du mausolée proprement dit figure l'appartenance terrestre, tandis que les trois dômes stigmatisent le ciel, siège de la protection divine.
  • Les deux fines colonnes des minarets sont le signe d'un lien unissant le Bas au Haut, de la même manière que l'obélisque égyptien relie le Temple à la Lumière céleste de Râ.
  • Il existe également un aspect trinitaire lié au symbole du chiffre 3, la marque d'un accompli terrestre, empreinte d'un Tout, retrouvé ici par l'espoir d'une renaissance après la mort.
Section entrée principale à l'arrière
(Wikiwand)

La synthèse de cette symbolique se retrouve sur la façade arrière du mausolée (entrée principale). Or, cette partie de l'édifice représente justement le caractère tunisien du mausolée par son style.

Un monument ne se regarde pas seulement avec les yeux, il se lit aussi pour qui veut bien se donner la peine d'en extraire "la substantifique moelle".

Christian Sorand


L'esplanade

Bâtisse hexagonale à l'entrée de l'esplanade

La grille du mausolée avec les deux minarets

Cour intérieure

L'intérieur du mausolée

Le Tombeau du Président

Friday, October 28, 2022

Le Ribat de Monastir.

 Un Ribat [ رِبَـاط ] est un terme arabe pour désigner le style d'une forteresse construite dans la foulée de la conquête arabe du Maghreb au VIIe siècle de l'ère chrétienne. Cette sorte de petite garnison militaire servait tout d'abord à protéger  une ville. Mais comme il s'agissait d'une sorte de communauté de moines-soldats, le Ribat est devenu un lieu de spiritualité. En l'occurence, il a abrité des communautés mystiques, en particulier le mouvement du Soufisme.

Fondé en 796, le Ribat de Monastir est à Ła fois le plus ancien et le plus vaste de la côte méditerranéenne de l'Ifriqyia (nom arabe donné à cette région berbère du Maghreb). Linguistiquement parlant, le terme "îfri" désigne le "rocher" en Tamazight - la langue libyque d'origine chamito-sémitique.

Le terme "ribat" est à l'origine de la ville de Rabat, devenue la capitale du Maroc. Le Ribat de Monastir a été entièrement restauré. Du haut de ses remparts on a une vue à 360º sur la Méditerranée et la Ville de Monastir.

C.S.

Lien du Ribat de Monastirinfo/ribat-de-monastir-tunisie/

Plaque explicative placée à l'entrée du monument


L'édifice surplombe la côte depuis une éminence

Hauteur des remparts

Tour de gué

Tour d'angle avec porte d'accès

Vue d'un cour intérieure

Cellules

Grande cour intérieure

Grande cour au cœur du Ribat

Système intérieur de défense des murailles

La grande cour intérieure vue des remparts

Hate des remparts côté ville

Vue panoramique de la ville depuis les remparts

Vue panoramique sur la partie sud de la côte

Les créneaux

Chemin de ronde N-E.

Porte d'accès de nuit

Jeu de lumières sur les remparts