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Monday, June 14, 2021

Arles-en-Provence: Le Musée Arlaten {Museon Arlaten].

It took eleven years to complete a full renovation of the Musée Arlaten and it is now open to the public. This old 15th-century mansion was purchased in 1889 by the Nobel-Prize laureate (1904) Frédéric Mistral (1830-1914) to host an ethnographic museum, dedicated to the Provençal culture. The building has been restored to its original grandeur and the exhibits have been adapted to the modern requirements: A/C, TV monitors, and even tactile screens activated individually with a pen provided by the ticket counter. The visit follows a time warp. It begins with the Romans: the ruins of the new Forum are visible in the inner yard, while the first exhibit displays a collection of regional Roman statues, and in particular the Venus of Arles whose original copy is at the Louvres. The core of the exhibits focuses on the Provençal culture. The monumental modern staircase with a glass elevator was designed by Christian Lacroix. English explanations are on display throughout the museum to help foreign visitors.

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Après onze années de travaux de rénovation, le musée Arlaten vient de rouvrir ses portes au public.


La cour intérieure
Cette vieille demeure du XVe [l’hôtel Laval-Castelane], acheté par Frédéric Mistral (1830-1914), avec l’argent de son Prix Nobel en1904, a été restaurée et adaptée aux exigences du monde moderne. Les murs et la façade ont retrouvé leur lustre original; la cour intérieure comporte désormais des gradins d’observation à l’imitation d’un amphithéâtre; les vestiges en contrebas sont ceux du nouveau forum romain; ils se glissent astucieusement sous l’aile droite de l’édifice. L’agencement intérieur du musée mérite les louanges d’une technique adaptée aux besoins. Les lieux sont désormais accessibles aux handicapés. Une rampe et surtout un ascenseur de verre ont été placés dans un puit de lumière, aux marches démultipliées, dans un décor de Christian Lacroix. Les salles sont dorénavant climatisées. Chaque lieu d’exposition comporte un tableau tactile, activé à l’aide d’un stylet fourni par le guichet d’accueil.


Comme le musée Arlaten a une vocation ethnographique, le cheminement intérieur suit l’héritage historique de la Ville d’Arles. Comme il se doit, on débute avec l’époque romaine, dès la cour intérieure, mais aussi avec la première salle d’exposition, dont le décor en bleu pastel semble nous plonger dans l’atmosphère d’un temple romain. Les statues retracent le riche passé régional. On y voit bien sûr une

La Vénus d'Arles

copie de la Vénus d’Arles (dont l’original est au musée du Louvre).

Des scènes calquées à l’authentique retracent des moments-clés de la vie culturelle provençale. Je reviendrai séparément sur le symbolisme de l’une des scènes, dépeignant l’arrivée d’un nouveau-né. Il y a en effet beaucoup à dire sur un plan strictement ethnologique. Il s’agit de la “visite à l’accouchée”, où l’on apporte au nouveau-né cinq objets symboliques: du sel, du pain, du miel, une allumette et un œuf. Ce dernier symbole interroge d’autant plus qu’on le retrouve dans un autre musée ethnographique, sur la rive sud de la Méditerranée: le musée de Guellala  sur l’île de Djerba. 

Ici, les vœux provençaux formulés sont:

  • Bon comme du pain;
  • Sain comme le sel:
  • Droit comme une allumette;
  • Plein comme un œuf;
  • Doux comme le miel.

Si les mythes s’adaptent au contexte local, ils n’en sont as moins un héritage communautaire des hommes. Ainsi, la mythologie a des gardiens protecteurs. Dans la culture occidentale, le dragon joue souvent ce rôle. Avant de fonder le temple de Delphes, Apollon a dû affronter un dragon [δράκων, drákón]. L’Église romaine reprend ce thème en mettant en scène Saint

La Tarasque

Georges terrassant le dragon. Par contre, dans la culture orientale, le dragon adopte une image de protection bienveillante. La Tarasque exposée dans l’une des salles appartient à ce mythe. La Tarasque est donc associée à cette idée d’une chaîne de protection initiatique d’autant plus radicale qu’elle est l’œuvre d’une créature terrifiante.

Enfin, les salles du haut évoquent l’aspect contemporain d’une chaîne culturelle, qui partie de l’Antiquité, mène au temps présent.


Le parcours permet au visiteur de se plonger dans les racines de la culture locale. En outre, le musée a fait un effort notoire d’ajouter des commentaires en anglais, en espagnol et en allemand…et même en provençal (comble de bonheur pour les Provençaux de cœur) À vrai dire, à l’heure de l’Union européenne et de la mondialisation, cette initiative est à souligner et à encourager.

Par contre, il resterait à ajouter des bancs pour les visiteurs du troisième âge. J’ai remarqué que plusieurs d’entre-eux venaient en visite avec leurs propres tabourets pliants. Cet “oubli” ne semble pas trop difficile à rectifier, sans pour autant aller jusqu’à mettre des sièges dans toutes les salles d’exposition!

Enfin, ultime suggestion, ne serait-il pas envisageable d’aménager un coin de la cour intérieure en buvette afin d’ajouter une note conviviale et de redonner vie à ce bel ensemble. 

Arles a la vocation d’être un lieu de culture et de rencontre et il n’est pas anodin d’y ajouter une touche de convivialité supplémentaire dont la ville pourrait sans doute s’enorgueillir.


Christian Sorand

Le musée Arlaten

Le blog de Garibondy

Le musée de Guellala, Tunisie.        

Buste de Frédéric Mistral



L'escalier monumental habillé par Christian Lacroix

Les restes du nouveau forum romain dans la cour intérieure

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