ABSTRACT: From Sign to Writing
This text attempts to explore how the sign evolved to become a tool, eventually leading to the first basic writings of humanity until the emergence of the alphabet.
It all begun in Prehistoric times with the hand paintings found on rocks from South America to Australia, and across the first human settlements of Neandertal and Homo Sapiens in Europe, Africa or the Near-East. Later, some of the rock painters left a sort of account of their lives like in the Tassili n’Ajjer. It reveals that Mankind has always been keen to testify its existence to other Men. The sign and the hunting scenes evolved into the first symbolic shapes. These symbols are strangely identical and shared widely everywhere. In the 20th century, ethnology confirmed the existence of universal symbols. Jung’s research on symbols enabled him to decipher the unconscious. By considering the ethnic symbols, Levi-Strauss refuted the concept of primitive societies and preferred to define them as “societies deprived of writing” simply because of their total isolation. Human migrations were a key factor in exchange and progress. Writing, in particular, reveals this in China or more extensively in Mesopotamia. The first attempts in writing, eventually lead to cuneiform around the third century BC. A growing evolution showed that stylization and simplicity remained the main trend: the use of geometric forms and of mythical inspiration. However, the Phoenicians invented an alphabet that drastically transformed the art of writing. As they were exceptional navigators and tradesmen, their alphabet soon became a universal model. In the West, it was first adopted and modified by the Greeks, who in turn, influenced the Latin characters. In the East, it pervaded through Aramaic and Hebrew, even Arabic later on.
To illustrate the path from sign to writing, various examples are considered: the hieroglyphs, the Chinese characters, or the Tifinagh.
However, despite simplification, adapted forms, or linguistic perquisites, it is still possible to read through the appearance of a character to find out its underlying symbolic value inherent to myth and culture. C.S.
RÉSUMÉ: Du signe à l’écrit
Ce texte tente de montrer comment le signe a évolué en devenant l’élément générateur des premières écritures humaines jusqu’à l’avènement de l’alphabet.
Les signes des mains préhistoriques ont été peintes sur les parois rocheuses d’Amérique du Sud à l’Australie, aussi bien que sur celles des premières sociétés du Neandertal et de l’Homo Sapiens, en Europe, en Afrique ou au Proche-Orient. Plus tard, les peintures rupestres vont révéler une sorte d’empreinte justifiant leur existence, comme c’est le cas au Tassili n’Ajjer. Ce fait atteste que l’humanité s’est toujours efforcée de justifier son existence aux autres hommes. Le signe et les scènes de chasse rupestres ont alors généré les premières représentations symboliques. Or, ces symboles offrent une ressemblance étrange, largement partagée dans le monde. Au XXe siècle, l’ethnologie a confirmé l’existence universelle des symboles. Les recherches sur les symboles, entreprises par C. Jung, l’ont conduit à interpréter l’inconscient. En se penchant sur les symboles ethniques, Lévi-Strauss a réfuté le concept des sociétés primitives qu’il a préféré définir comme étant “des sociétés sans écriture” essentiellement en fonction de leur isolation totale. Les migrations humaines ont joué un rôle clé dans les échanges et le progrès. L’écriture, en particulier, révèle cet aspect en Chine et de manière plus large en Mésopotamie. Les premiers essais d’écriture se sont matérialisés dans l’écriture cunéiforme, aux alentours du troisième millénaire av. J.-C. La sophistication de la société semble montrer que la simplification et la stylisation du signe écrit s’accentuent en faisant un usage accru des formes géométriques, souvent doublé d’une inspiration d’origine mythique. Au moment où les Phéniciens ont inventé l’alphabet, l’écrit allait totalement être réformé. Le fait que les Phéniciens aient été une nation de navigateurs et de commerçants exceptionnels, la diffusion de leur alphabet ne tarda pas à devenir un modèle universel. En Occident, ce sont d’abord les Grecs qui vont l’adopter avec quelques modifications, puis cela donnera l’alphabet latin. En Orient, l’alphabet phénicien va directement influencer l’araméen, puis l’hébreu, ultérieurement l’arabe.
Pour illustrer le cheminement du signe à l’écriture, plusieurs exemples ont été considérés: les hiéroglyphes, les sinogrammes et les Tifinagh.
Malgré tout, en dépit des simplifications, des adaptations et des contraintes linguistiques ou phonétiques, il est toujours possible de retrouver, sous l’apparence trompeuse du caractère ou de la lettre, la réalité symbolique sous-jacente liée au mythe et à la culture. C.S.
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