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Wednesday, September 16, 2015

Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault, Région Languedoc-Roussillon)

Place de la Liberté
Un nom bien étrange pour un petit village mediéval hors norme qui semble vouloir se cacher au creux d'une vallée rocheuse, si étroite qu'on n'en voit tout d'abord que les toits.
La diversité culturelle de la France réside dans la richesse de son patrimoine. Ce ne sont pas seulement des sites, des monuments ou des villes d'art. Cet héritage existe également dans de tous petits villages comme Les Baux-en-Provence, Èze-Village ou bien Mougins, pour n'en citer que quelques uns dans ce sud occitan ou provençal. Hommes de lettres, artistes, et autres célébrités ne s'y trompent pas. Ils ont parfois choisi d'y vivre – même pour une courte durée - car il existe un flux mystérieux entre l'homme et son environnement : Vassarély à Gordes, Beckett à Roussillon, Picasso à Mougins, Lawrence Durrell à Sommières, Camus à Lourmarin ou encore Peter Mayle à Ménerbes.
Rien de tel pour Saint-Guilhem-le-Désert qui ne compte guère plus de 262
Vieille porte
habitants (en 2012). Pourtant, comme Les Baux ou Gordes, le site a été classé parmi « les plus beaux villages de France ». Et comme de surcroît, il se trouve sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, il fait aussi partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est d'ailleurs aussi le cas du site voisin du Pont du Diable.
Voici donc l'histoire et ce qui fait le charme de ce petit village dont la beauté n'a d'égale que son site avec lequel il se confond.
Le paysage appartient à celui d'une haute vallée du département de l'Hérault, au confins des premiers contreforts du Massif Central. Pour y accéder, on traverse le Pont du Diable construit au 11e siècle par les Bénédictains à l'entrée des gorges de l'Hérault. En longeant la rive gauche de la rivière, on passe ensuite devant l'entrée de la grotte de Clamouse, l'une des plus belles de France. Quelques kilomètres plus loin, on atteint alors le site de Saint-Guilhem-le-Désert à l'entrée des gorges du Verdus où ce minuscule cours
Passage
d'eau se jette dans l'étroite vallée rocheuse de l'Hérault. On ne voit rien du vieux village hormis ses toits en contrebas de la route. Une impression identique caractérise le village des Baux-en-Provence, où seules les tuiles romaines rouges laissent deviner aux habitués une présence humaine. Ici par contre, les tuiles sont grises et se confondent avec le paysage. C'est donc cette harmonie entre l'homme et la nature qui frappe avant tout le visiteur découvrant le lieu. La gorge de la rivière s'élargit ensuite et on y découvre alors le village perché au dessus d'une sorte de cirque où le petit Verdus saute en cascade. Après avoir laissé le véhicule sur un parking ombragé jouxtant le cimetière communal, on part alors à pied à la découverte de ce petit trésor d'urbanisme.
Au départ, en l'an 804 de notre ère, Guillaume (Guilhèm en langue d'oc), duc d'Aquitaine, fonde ici une abbaye à l'écart de tout, comme dans un désert. Guillaume meurt en 812 et est canonisé en 1066. L'abbaye devient alors l'abbaye de Saint-Guilhem. La relique qu'elle conservait était un morceau de la vraie croix. Étant sur le chemin de Compostelle, elle était ainsi un lieu de pélerinage. C'est comme cela que s'est développé ensuite le village. Une aile du cloître a été démantelée et fait aujourd'hui partie du Musée des cloîtres à New York.
En arrivant sur la place centrale du village, dénommée Place de la Liberté, on est tout d'abord frappé
Église abbatiale
par l'étendue de cet espace dans un lieu que l'on croyait pourtant étriqué. Un énorme platane vieux de 150 ans se dresse au milieu de la place. Planté en 1855, il apporte toujours ombre et fraîcheur à la période estivale. L'église abbatiale se trouve sur la droite. Quelques arcades abritent aujourd'hui des boutiques. Car Saint-Guilhem est devenu un lieu touristique abritant surtout des commerces et des artistes. Ses habitants ont su mettre en valeur la beauté intrinsèque du lieu. Il faut alors partir à sa découverte nonchalamment. Les ruelles du village médiéval s'étalent sinueusement le long de la vallée. Elles sont parfois relayées par des rues en escaliers. Quelques porches ouverts entre deux bâtisses conduisent à la petite rivière. Et lorsque l'espace est suffisement large, on y trouve même parfois un petit jardin. Certaines façades aux fenêtres à meneaux témoignent de la Renaissance. Quelques vieilles portes attirent le regard. Alors, quand on revient sur la place du village, on se dit qu'il est temps de s'asseoir à la terrasse d'un café et de se laisser emporter une nouvelle fois par la magie du lieu avant de le quitter.
Saint-Guilhem-le-Désert mérite sans aucun doûte un détour dans cette jolie partie de l'Hérault, plantée de vignobles dans sa partie vallonnée.

Christian Sorand
Chemin de St.Jacques-de-Compostelle (route d'Arles)


LIENS :
Saint-Guilhem-le-Désert

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