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Saturday, May 30, 2015

CULTURE : Deux conférences passionantes dans une même semaine

I - ALLIANCE FRANÇAISE : Comment Malraux est devenu Malraux ? (mardi 26 mai)

« Le monde de l'art n'est pas celui de l'immortalité, c'est celui de la métamorphose »,
Antimémoires, André Malraux

Raoul-Marc Jennar
Cette conférence était animée par Raoul-Marc Jennar, un historien belge qui s'est intéressé à André Malraux (1901-1976).

On connaît les débuts aventureux d'André Malraux en Indochine et son implication dans le pillage d'un site Khmer à proximité d'Angkor. Henri Mouhot (1826-1861) avait redécouvert les ruines d'Angkor et la description qu'il en fit contribua à le rendre célèbre.

André Malraux était investi d'une mission culturelle officielleau Cambodge. Ce voyage s'est soldé par une déconfiture. Monsieur Jennar souligne que cet épisode a marqué Malraux pour le reste de sa vie. Les mois qu'il passera en Indochine contribueront à lui inculquer une autre vision de la société coloniale d'alors et à forger sa vision humaniste.
André Malraux était accompané de son épouse Clara, elle-même brillante intellectuelle des salons
André Malraux
parisiens. A Phnom-Penh, le jeune couple visite le musée d'histoire, guidés par le conservateur. Puis c'est le départ vers le site d'Angkor. Le couple récupère des œuvres-d'art khmères sur un site non encore protégé. Le butin est mis dans des caisses prêtes à effectuer le voyage de retour. A Phnom Penh, la police coloniale, avertie de manière préventive par le conservateur du musée, découvre le pot aux roses. Le couple est arrêté et interdit de quitter le territoire jusqu'à l'ouverture du procés.
Clara est d'abord innocentée. André Malraux est condamné par le tribunal de Phnom Penh (de 1923 à 1924). Il fait appel et sera jugé une seconde fois au tribunal de Saïgon. Entre-temps, Clara est retournée à Paris. Elle recueille une pétition signée par un grand nombre d'intellectuels parisiens pour faire libérer son époux. Le tribunal de Saïgon, plus clément, mettra fin à la condamnation.
Monsieur Jennar fait remarquer qu'au début de ce voyage, Clara était celle dont la perception de la société coloniale révélait une véritable prise de conscience. L'opinion de son époux demeurait neutre voire indifférente. Malraux ne montrait aucun intérêt particulier pour la politique. Or son emprisonnement et l'expérience vécue au sein de la société coloniale d'alors joueront un rôle déterminant sur sa personnalité.
A peine de retour à Paris après Saïgon, André Malraux convainc Clara de repartir en Indochine où ils créent un journal anticolonialiste. C'est donc à Saïgon, au contact d'intellectuels vietnamiens qui cherchent à révoquer les droits spécifiques des indigènes en instaurant l'égalité, que Malraux met en oeuvre sa prise de conscience politique. Elle sera déterminante pour son engagement ultérieur. A cette époque la Chine est en pleine ébullition. Taxé de « rouge, plus rouge que les Rouges » par les autorités coloniales, Malraux et Clara seront alors obligés de quitter l'Indochine après deux ans de séjour entre Cambodge et Vietnam.
C'est donc bien en Indochine que la personnalité de Malraux s'est épanouie en lui conférant des idéaux humanistes et égalitaires.
A son retour à Paris, il publiera d'abord La Voie Royale en 1930. Puis en 1933, La Condition Humaine pour laquelle il reçoit le Prix Goncourt.


Les intellectuels vietnamiens de l'époque que le couple Malraux côtoyait,
Prix Goncourt 1933
nourris par une éducation française républicaine, ne cherchaient qu'à réformer le statut des indigènes afin d'obtenir une égalité de fait. Il n'était pas question d'indépendance. Cela rappelle le cheminement des intellectuels algériens quelques années plus tard... D'ailleurs, M. Jennar a fait une parallèle avec l'attitude bénévolente du Maréchal Lyautey (1854-1934) envers la société et la culture marocaine. Il séjourna au Maroc de 1912 à 1925 et devint le premier résident général du protectorat. Notons d'ailleurs que Lyautey, très attaché aux valeurs culturelles locales, était un proche des idées la romancière Isabelle Eberhardt (1877-1904) en Algérie.

Madame Sodchuen Chaiprasathna assistait également à ce colloque. Elle a été professeur de Français à l'université Silpakorn et a écrit une étude sur André Malraux en langue thaïe afin de mieux faire connaître l'écrivain français en Thaïlande. Elle a pris la parole à la fin de la présentation pour parler de son livre. On peut ainsi le résumer par ce qu'elle dit : « L'étude des activités d'André Malraux en tant qu'écrivain, critique d'art et ministre nous montre qu'il est un grand humaniste pour sa foi en l'art, en la grandeur humaine, en la liberté et en la fraternité. »


II – ADFE : Peut-on encore croire les Journalistes ? (vendredi 29 mai)

« Le journalisme est le règne de l'éphémère et du volatil »,
Bernard Pivot

Ce type de question couvre un éventail trop vaste pour recevoir d'emblée une réponse définitive. De telles questions servent uniquement à titiller l'intérêt sur un sujet déterminé.

Cette conférence organisée par l'ADFE (Association Des Français de l'Étranger) se tenait au Thailand Guitar Society. Cela a permis d'écouter en solo 'le concerto d'Aranjuez' interprété par un jeune guitariste thaïlandais avant l'ouverture du débat.

Cette soirée, précédée d'un buffet grec arrosé de vin italien et préparé par un restaurateur français local, était animée par un responsable de l'association. Elle a mis en scène deux intervenants de qualité et des correspondants locaux de la presse française. L'actualité du moment (conférence internationale sur les Rohingyas à Bangkok) a empêché un troisième journaliste de presse d'assister au débat.

Il y a eu tout d'abord deux personnalités contactées en direct via Skype : Christian Delporte, historien, et Laurent Mauduit, fondateur de MEDIAPART.

Christian Delporte
L'intervention de
Christian Delporte, agrégé et universitaire, a permis d'élucider un certain nombre de faits historiques et culturels concernant le journalisme. Il est l'auteur de Histoire du journalisme et des journalistes en France du XVIIe siècle à nos jours (collection 'Que sais-je ?'). On réalise une
Coll.Que sais-je?
nouvelle fois que la tentation interventionniste du pouvoir sur la presse est une constante n'appartenant pas seulement aux régimes totalitaires.
Il en ressort néanmoins – et c'est une perception personnelle – que la tradition d'indépendance de la presse anglo-saxonne est une réalité tangible. Le journaliste français est souvent en position de combattant perpétuel dans un régime de « monarchie républicaine » décrit par Laurent Mauduit. Cette perception politique est le résultat d'un régime présidentiel étatique.
Laurent Mauduit
L'intervention de
Laurent Mauduit, directeur de MEDIAPART, ancien journaliste de Libération et du Monde, a été très révélatrice sur ce sujet. Elle a d'ailleurs été très applaudie à la fin. Beaucoup de questions ont fusé dans le public. Laurent Mauduit a su démonter certains mécanismes et expliquer le combat engagé vis à vis du pouvoir politique voire des pressions économiques qui ont dorénavant pris le relai. Laurent Mauduit est
Ouvrage de L. Mauduit
l'auteur d'un livre intitulé
Les Imposteurs de l'Économie.
Outre l'affaire Bettencourt, il est apparu plusieurs fois au cours du débat, que le gouvernement précédent avait, à plusieurs reprises, essayé d'influencer la presse écrite. Ceci est déjà une réalité pour la télévision dont certains des journalistes stars en ont pris pour leur compte. On l'explique par le fait que tous les acteurs de ce cercle parisien est issu des mêmes écoles et du même milieu social que les hommes politiques. Il semblerait enfin qu'il y ait eu un certain consensus entre intervenants et public en faveur d'une presse dont la mission est de poser des questions et de remettre en cause dans la ligne de ce quatrième pouvoir dont il est souvent question.

Il y avait aussi sur le podium deux correspondants locaux. Carol Isoux de BFM-TV et Bruno Philip du Monde.
Chacun représentait une certaine facette du journalisme puisque Carol Isoux est freelance et que Bruno Philip est salarié. Cela a permis d'animer le débat sur le statut de la presse, qui selon Carol
Bruno Philip
Isoux continue à se chercher. Bruno Philip a modéré certains points de vue développés par son collègue Laurent Mauduit. En particulier, il a témoigné qu'au cours de toute sa carrière ses articles n'ont jamais été censurés même dans le contexte d'une presse dorénant aux mains de magnats de la finance. Il a le souvenir d'un seul exemple où un responsable de l'ancien gouvernement est intervenu auprès de sa hiérarchie pour un article. Il a aussitôt protesté et son article a été imprimé comme il l'avait écrit. D'une manière générale, Bruno Philip partage les idées de Laurent Mauduit. Il retourne toutefois la question posée aux journalistes en demandant : 'peut-on encore croire les lecteurs ?'.
Il y a donc eu un échange de questions fort intéressant venant du public. Il apparaît clairement que l'usage d'Internet a compliqué la tâche de la presse. L'interactivité avec des lecteurs ne semble pas toujours être à la hauteur. Bruno Philip fait remarquer que beaucoup de lecteurs contemporains font part d'une certaine méfiance systématique face au politique et à la presse souvent accusée de connivance. Il insiste d'ailleurs sur la dichotomie entre presse écrite et télévision. En fait, le danger d'une telle connivance réside principalement dans le pouvoir économique gravitant autour du pouvoir politique puisque l'un et l'autre sont souvent d'opinion identique. L'autre problème abordé a été celui de la tranche d'âge des lecteurs. Après avoir posé la question, Laurent Mauduit a répondu qu'aujourd'hui l'âge moyen du lecteur de la presse écrite est de 60 ans ! Les médias n'ont pas su s'adapter à l'évolution informatique et aux réseaux sociaux. Cela s'est fait tardivement. La presse cherche seulement maintenant à reconquérir un public plus jeune.

La discussion s'est prolongée dans la soirée, mais à 21h30, il était temps de reprendre le chemin de retour en métro puisque cela se passait dans un quartier à la périphérie de Bangkok.

La semaine a donc été riche de deux conférences très instructives. La qualité des intervenants a permis d'acquérir une foule de renseignements précieux, partagés ici sur ce Blog.

Christian Sorand
Bangkok, mai 2015

--> L'article du Monde intitulé "Umberto Eco: Que vive le journalisme critique!" tombe à point: Umberto Eco

--> Éditions Grasset

Thursday, May 28, 2015

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Wednesday, May 27, 2015

Wat Yannawa, Bangkok

The Junk chapel
It is amazing to realize how many interesting temples Bangkok effectively has. Athough this is not the true origin of its nickname – the City of Angels – it certainly suits the cityscape.
After four years spent in the city, I am always surprised there are still many places to discover and to visit. One of my friends, lent me a fascinating book written by a local farang called, Kenneth Barrett, with an inviting title '22 Walks In Bangkok' [Tuttle Publishing, Singapore, 2013].
So today, as I was in the river area and that it was on my agenda, I finally went there.
This eastern side of the Chao Phraya River used to be the old city port next to Charoen Krung Road
Group of novices
(the first road ever built in the city) at the gate of the former European quarter. Being close to the Chao Phraya estuary, Bangkok has long been a trading centre from both the West and the East.
Kenneth Barrett's book tells us that Wat Yannawa is the third version of a temple built at this very location near Saphan Taksin bridge (saphan means 'bridge' in Thai). This is where the Chinese junks used to anchor and consequently the place where many Chinese immigrants first landed. Today, Wat Yannawa bears the sign of its Chinese heritage. It is indeed a Thai-Chinese temple hosting some Chinese deities like 'the Goddess of Mercy' and even an authentic and colorful Chinese chapel on the premises. But what makes this temple (wat) so unique is an enormous Chinese junk made of concrete standing right in the middle of the inner yard (43m long). And this is a chapel known as sampao chedi (in Thai sampao is a 'junk' and chedi is the Thai word for a 'stupa'). So this is the 'junk with chedis' as there are two chedis on its deck standing as the junk masts. One explains the other. In Thai yan means 'conveyance' and nawa is a 'boat'. This is why Wat Yannawa represents the heritage of the past 'vessels for conveyance' (i.e. the (Chinese) junks). This was an idea of King Rama III in the 19th century. In Thailand, King Rama III is known as 'the Father of Trade'.
There is another interesting fact about this temple. As you walk to the riverbank, there is a place dedicated to the feeding of the fish with hundreds of pigeons waiting. There is a booth that sells baits and you can watch huge fish swarming to be fed in the river.

Reading and being inquisitive is always a fruitful sport as it helps you finding places you might have never seen. It also provides another dimension to what you actually see.

Christian Sorand
Feeding fish & pigeons by the Chao Phraya River


Wednesday, May 20, 2015

Rue de Siam, rue de Brest : Quatre siècles de Relations Diplomatiques Franco-Thaïes

« Les relations entre la France et la Thaîlande reposent sur une tradition ancienne. Nos deux pays entretiennent une coopération active et amicale depuis plusieurs décennies, qu’ils ont voulu, d’un commun accord, rendre plus intense depuis la fin de l’année 2002.

C’est au 17ème siècle que la France et le Royaume de Siam nouent leurs premiers contacts officiels : deux délégations diplomatiques siamoises se rendent en France en 1684 et 1686 et sont reçues à Versailles par le « Roi Soleil », Louis XIV. En retour, plusieurs ambassades françaises, dont la plus célèbre fut conduite en 1685 par le Chevalier de Chaumont, se rendent à la Cour du Roi Narai. Ce n’est cependant qu’en 1856 que les deux pays décident d’ouvrir des relations diplomatiques, dont nous célébrons en 2006 le 150ème anniversaire. » (extrait du texte de présentation historique du site de l'Ambassade de France à Bangkok).

Reconstitution du texte historique du débarquement de la délégation siamoise à Brest (Plaque de l'Ambassade de France en Thaïlande).

Extrait : Arrivée des Ambassadeurs

« C'est le 18 juin 1686 que le vaisseau l'Oiseau, en provenance de Siam, était arrivé dans la rade de Brest avec, à son bord, les trois ambassadeurs siamois, huit mandarins, vingt domestiques secrétaires, interprètes et, par ailleurs, les missionnaires de Lionne, Vachet et leur rival Tachard, ambassadeur officieux du ministre Phaulkon auprès du père de la Chaise et du roi de France. A peine monsieur Descluzeau, grand intendant du port de Brest, fut-il avertide l'arrivée du navire, il se fit porter à son bord afin de mettre au point, pour le lendemain, une somptueuse cérémonie de débarquement. […]
La plaque devant l'Ambassade

Le 19 juin à l'aube tous les vaisseaux du port, toutes les maisons riveraines furent hérissées d'étendards et d'oriflammes innombrables, blancs, à fleurs de lys d'or. Les bateaux, la forteresse saluèrent de plus de six cents coups de canon et des milliers de soldats en grand uniforme, rangés tout au long des quais et des jetées, firent partir leurs mousqueterie. Une galère où ramaient deux cents huguenots, libertins, sodomites, turcs et autres criminels viendrait chercher les ambassadeurs de Siam. On y avait dressé un arc de triomphe fleuri afin qu'ils s'installassent à son ombre, juste au-dessus de la chiourme. Kosapan portait religieusement sur ses genoux, dans une fort belle boîte d'or très ouvragée, la lettre de son roi (elle-même gravée sur des feuilles d'or) destinée à Louis […] (XIV). Cette lettre matérialisait la personne même du roi de Siam et il devait, selon la loi de sa nation, lui témoigner le même respect qu'à celui-ci. Cependant et quoiqu'il eût, donc, et pour ainsi dire, son « roi » sur les genoux, il n'avait d'yeux que pour l'extraordinaire spectacle qui l'entourait : une cinquantaine d'énormes navires à l'ancre dans la rade ; d'immenses jetées ; et, sur celles-ci, et sur les quais où ils arboderaient bientôt, des milliers d'ouvriers, de crocheteurs, de portefaix, de matelots qui allaient, venaient en tous sens. Une fourmilière. Jamais il n'avait vu pareille fébrilité, pareille agitation, pareille industrie, reflets d'une bien impressionnante, et inquiétante, puissance : que semblait résumer à elle seule d'ailleurs l'immense forteresse de pierres grises, fermant le port et dont les centaines de canons, sans discontinuer, crachaient le feu en son honneur.

L'ambassadeur était chanceux. Il découvrait la France en plein été : une splendide journée. Et la foule aussi se pressait en masse aux débarcadères : Bretons et Bretonnes à chapeau noir et coiffe blanche, pour voir les très extraordinaires envoyés de Siam. En quelques heures toute la ville, toute la région furent au courant de leur arrivée. Et bientôt la France entière : leurs faits et gestes étant rapportés dans les gazettes, commentés de place en place, de village en village, déformés, transmués, grandis, enjolivés, mythifiés, au point qu'on ne parla plus bientôt que de mandarins, mandarines et mandarinades ; on les représenterait, sous forme de gravures, la plupart du temps fantaisistes, dans les almanachs ; ils deviendraient le thème d'innombrables ballets, piécettes de théâtre et farces ; on se déguiserait à leur manière ; et leur étrange chapeau blanc, pointu, semblable un peu à une mitre, qu'ils ne portaient que lors des cérémonies, se vendrait à des milliers d'exemplaires en tissu, en carton, pour les bals masqués. 

La France s'était mise à l'heure de Siam. »

De l'ambassade à la rue de Siam (Plaque de l'Ambassade de France en Thaïlande


La rue de Siam aujourd'hui (Plaque de l'Ambassade de France en Thaïlande).



Et la rue de Brest à Bangkok.

Rue de Brest à Bangkok [@C.Sorand]
Vu au National Museum de Bangkok.

Résumé en anglais de cette page d'histoire
Représentation de Louis XIV sur une porte thaïe
Bibliographie :

Il existe un ouvrage sur les relations franco-thaies intitulé : 'Louis XIV et le Siam' de Dirk Van der Cruysse, paru chez Fayard, Paris, 02/10/1991. 


Quelques liens utiles:





Saturday, May 16, 2015

Wat Suan Plu

Main Chapel
This small Thai-Chinese Wat (temple) seems to hide away in the old European historic area of Bangkok. Actually, it is almost across from the Shangri-La hotel. Yet, many visitors seem to ignore its existence. It is indeed quite unique. With the exception of the Uboshot (main chapel), all the buildings are made of wood intrically decorated and painted. They have recently repainted them enhancing their charm and their unique decorative patterns. Some of the banisters are made in the traditional Chinese white and blue faience. The old Chinese chapel is particularly interesting. It is actually built on stilts above a small square pond alive with huge fish. You litterally need to be close to realize there is fresh water underneath. The Uboshot built in the Thai tradition looks also different by its decorative style. It does not have the usual gold coating of Thai temples. Instead, it displays a great number of Apsaras (female spirits of water and clouds) and Nagas ( mythological serpent deities).
In spite of the fact that this temple is surrounded by highrise buildings, it has
Banister with white & blue ceramics
kept its old charm & quietness mainly in the morning and the evening because it is also a school for children in daytime.

Links:



Monk's quarter
Old Chinese chapel
View of the Chinese water temple
Wood gable
Roof Apsara
Wood balcony design
Door carving
Roof frieze
Chinese glaze painting